El-Jadida : une fourrière municipale transformée en décharge sauvage

À première vue, on pourrait croire à une décharge publique, abandonnée de tous, livrée aux amas de ferraille, aux carcasses calcinées, aux pneus décomposés, et aux charrettes renversées. Mais non. Ce spectacle affligeant n’est autre que la fourrière municipale d’El-Jadida. Un service communal censé donner l’exemple… et qui fait tout l’inverse.
Désordre, saleté, négligence : ce lieu censé réguler et ordonner les saisies de véhicules et de matériels est devenu un véritable repoussoir. Un point noir en plein quartier industriel, qui symbolise le laisser-aller flagrant de ceux censés veiller à sa gestion : responsables municipaux désengagés, élus absents, et fonctionnaires apparemment plus préoccupés par « Mimmi », que par l’intérêt général.
Et ce désordre n’est pas sans conséquences. Loin d’être un simple décor de désolation, cette fourrière devenue repaire de nuisibles: rats, serpents, scorpions, menace la salubrité de tout le quartier. Les entreprises voisines, notamment celles du secteur agroalimentaire, peinent à acheminer leurs produits à cause de l’encombrement.
Or, ces produits sont pour beaucoup destinés à l’export, soumis à des normes sanitaires strictes et mises en péril par cet environnement insalubre.
La solution est pourtant à portée de main : organiser des ventes publiques régulières pour désengorger la fourrière et dégager les épaves.

Mais rien ne bouge. L’intérêt général ne pèse pas lourd face à l’absence de retombées personnelles pour certains responsables. Tant que personne n’y gagne “personnellement”, le statu quo est la règle.

Une seule issue semble possible : une visite surprise du gouverneur. Une descente sur le terrain, sans annonce ni protocole, pour constater l’ampleur du désastre et jauger ceux qui, par leur inertie ou leur incompétence, contribuent à la décrépitude silencieuse d’un service public essentiel.
En attendant, le chaos continue de s’étendre… et la réputation d’El-Jadida avec. Car de tels comportements hypothèquent l’avenir de tout le quartier industriel.

Abdellah Hanbali

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