…
Il était une fois une cité au charme envoûtant, perchée sur les rives majestueuses de l’Oum Er-Rabiâ. Azemmour, ville d’histoire et de mémoire, berceau d’art et de culture, semble aujourd’hui figée dans un passé glorieux qu’elle ne parvient plus à honorer.
Depuis des décennies, cette ville mystique est livrée à elle-même, sombrant dans une déchéance que rien ne semble pouvoir enrayer. Son déclin est visible à chaque coin de rue : pauvreté criante, infrastructures délabrées, insalubrité chronique. Autrefois fière et fascinante, Azemmour n’est plus que l’ombre d’elle-même, hideuse, lugubre, presque méconnaissable.
Les vestiges de son passé glorieux, palais, remparts, demeures séculaires, s’effritent lentement, rongés par le temps et l’indifférence. Les rues, criblées de nids-de-poule, sont devenues impraticables. À la moindre averse, elles se transforment en pièges pour les piétons comme pour les véhicules. L’entretien urbain ? Inexistant. Les ordures ménagères s’amoncellent, formant un décor quotidien pour les habitants, résignés.
Et que dire des rives de l’Oued Oum Er-Rabiâ, autrefois poétiques et enchanteresses ? Elles ont perdu leur éclat, comme si la ville avait tourné le dos à sa propre beauté.
Mais tout n’est peut-être pas perdu. Au milieu de cette désolation, une lueur d’espoir perce. À l’horizon, des projets ambitieux se profilent : aménagements touristiques, revalorisation de l’embouchure de l’oued, possible création d’une marina en synergie avec le prestigieux Mazagan Resort, tout proche. Des initiatives qui pourraient bien redonner à Azemmour cette dynamique oubliée depuis des décennies.
Encore faut-il des femmes et des hommes à la hauteur. Pas des gestionnaires corrompus, démissionnaires ou incompétents. Non. Des bâtisseurs. Des visionnaires. Des acteurs sincères et déterminés à faire renaître Azemmour de ses cendres. La ville n’a plus le droit à l’erreur : son avenir se joue maintenant.
Abdellah Hanbali