Mustapha Aït Jork, la grande classe

International cadet, junior puis espoir en 1984, Mustapha Aït Jork gravit naturellement les échelons pour intégrer l’équipe nationale A en 1985.
À l’époque, feu Mehdi Faria qui était en pleine constitution de sa grande équipe des FAR, qu’il rêvait d’ailleurs d’ériger en colonne vertébrale de notre équipe nationale, sollicita Maâroufi, alors entraîneur des juniors, pour convaincre le jeune talent jdidi de rejoindre les FAR. Mais Aït Jork était hésitant et n’osait pas à tenter l’aventure. Faria décida alors de faire appel à trois défenseurs du Mouloudia de Marrakech : Lemriss, H’cina et R’mouki.
Pendant ce temps, Aït Jork continuait d’illuminer les pelouses du royaume et d’être régulièrement convoqué aux stages de préparation de la sélection olympique en vue des Jeux de Los Angeles. Les joueurs ne retrouvaient leurs clubs que le week-end, à la veille des matchs de championnat.
Mais la malchance frappa : alors que tout semblait lui sourire, Aït Jork fut victime d’une grave blessure lors d’une rencontre nocturne au stade Al Abdi contre le FUS. En effectuant un tacle glissé pour écarter le danger face à Labied, ce dernier, tentant de l’éviter, retomba lourdement sur son genou. Résultat : six mois d’éloignement des terrains. Une blessure dont il ne se remettra jamais complètement.
Aujourd’hui président de l’Association des Anciens Joueurs du Difaâ, Mustapha Aït Jork demeure cet homme sérieux, aussi irréprochable sur le terrain qu’en dehors.
Ses qualités de joueur ? Une domination totale du flanc droit ou gauche, portée par une condition physique exemplaire. Inépuisable, il enchaînait chevauchées spectaculaires, centres millimétrés et gestes acrobatiques — ciseaux, tacles maîtrisés — qui semblaient d’une facilité déconcertante.
« Rien n’était facile, nous confiait-il. Après ou avant les entraînements, je répétais sans relâche mes centres ou mes ciseaux, souvent à la plage. Chaque geste était le fruit d’un travail harassant et répétitif. C’est ce travail invisible qui rend, sur le terrain, un geste spectaculaire si naturel aux yeux du public. »
Aujourd’hui encore, Mustapha Aït Jork reste un homme respecté et aimé de tous. Lorsqu’il organise un jubilé ou un hommage en sa qualité de président, amis, anciens coéquipiers et autorités locales lui accordent une confiance totale. Et cela, à juste titre.

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