Petit par la taille, immense par le talent. Reda Riyahi n’aurait sans doute pas trouvé sa place dans les années 70, époque où le football se jouait à la dure et où les cartons jaunes tardaient à sortir des poches des arbitres. Dans ce football d’un autre temps, l’impact physique primait, reléguant les profils plus légers au second plan.
Mais les décennies suivantes allaient bouleverser les codes. Des joueurs comme Alain Giresse, Diego Maradona ou encore Michael Laudrup ont ouvert la voie à un autre style : celui de la finesse, de la vivacité et de l’intelligence de jeu. Un style dans lequel Reda Riyahi allait s’épanouir.
Doté d’un centre de gravité bas, Reda a su transformer ce que certains voyaient comme un handicap en avantage décisif. Au Difaâ, il s’impose rapidement par ses centres millimétrés, ses dribbles déroutants et une palette technique qui enflamme les tribunes, du stade El Abdi.
Transféré au Raja, club qui dominait le championnat de la tête et des épaules à cette époque, il devient l’un des artisans majeurs de l’épopée africaine qui inscrira en lettres d’or le nom de ce club parmi les géants du continent. Sa vista, sa lucidité dans le dernier geste, son amour du jeu ont fait vibrer tout un peuple.
Malgré ce talent indéniable, son passage en sélection nationale reste une énigme. Reda n’a jamais vraiment eu sa chance. Quelques rumeurs évoquaient alors l’influence supposée de Noureddine Naybet auprès du sélectionneur de l’époque, feu Henri Michel. Mais l’histoire officielle ne retiendra que les faits : Reda Riyahi méritait plus.
Aujourd’hui encore, les amoureux du beau jeu se souviennent de lui avec émotion. Sur les pelouses marocaines comme africaines, il a laissé l’empreinte d’un esthète, d’un meneur discret mais décisif.
Reda Riyahi, le public jdidi, Rajaoui, marocain, t’aime, et ne t’oubliera jamais.
Abdellah Hanbali