Drogue, violence, dérive… Les mots sont durs, mais ils ne font que traduire une réalité de plus en plus alarmante : celle d’une jeunesse en souffrance, parfois perdue, souvent en colère. Un mal-être profond s’exprime aujourd’hui par des actes d’une brutalité inouïe, qui touchent de plein fouet notre école et ceux qui la font vivre.
L’émotion est vive à Arfoud : l’enseignante agressée en plein mois de Ramadan par l’un de ses élèves, armé d’une épée, a succombé à ses blessures. Son décès relance le débat sur la sécurité dans les établissements scolaires, mais aussi sur l’origine de cette violence extrême. Quelques jours plus tôt, c’est Hassan Chaâchaâ, directeur d’un lycée, qui a été froidement assassiné par un élève de son établissement. Deux drames, deux vies brisées. Et une même question : que sommes-nous en train de rater ?
Les établissements scolaires, censés être des lieux d’apprentissage et de transmission des valeurs, deviennent peu à peu le théâtre d’actes barbares. Derrière ces violences, il y a des jeunes livrés à eux-mêmes, confrontés à la précarité, à la drogue, au vide éducatif, et parfois à une absence totale de repères.
Face à cette situation, il ne suffit plus de condamner ou de s’indigner. Il est urgent d’agir. Urgent de repenser notre rapport à l’éducation, de restaurer le lien entre l’école, la famille et la société. Urgent aussi de redonner un sens à l’autorité, à l’écoute, au vivre-ensemble.
Notre jeunesse n’est pas malade par hasard. Elle est le miroir d’un malaise collectif, d’une société qui, peu à peu, perd ses fondations. Ne pas la comprendre, c’est prendre le risque de voir ces drames se répéter.
Abdellah Hanbali
Que se passe-t-il avec notre jeunesse ?
