Gérard Azemard était un ancien de Mazagan-El Jadida. Né à Arzew en Algérie, il arriva, enfant, à El Jadida en 1946 où son père, Jean Azemard, fut embauché par la Compagnie Algérienne de Crédit et de Banque jusqu’en 1955. Cette compagnie de banque française fusionna avec le Crédit du Nord. Le personnel de la banque était cosmopolite à l’image de la ville même. Il y avait au moins trois Marocains dont le caissier et un agent de confession juive. Gérard habitait avec ses parents au numéro 35 de l’avenue Mohammed Rafy dans l’immeuble qui abritait également les familles Faraché et Vincent. Parmi leurs autres voisins, il y avait la librairie Leb qui fut, par la suite, connue comme librairie De Biazzo, l’épicier Freund, le charcutier François et l’épicier Benrhanem qui avait son magasin après les services du Cadastre à quelques mètres du marché couvert.
Ce fut dans la même avenue que Gérard fit ses études primaires à l’École du marché au temps de son directeur M. Saure puis de M. Sarda. À l’Indépendance du Maroc, son père dut rentrer en France où il continua à travailler à Paris. À sa retraite, il se retira à Sète où il décéda en 1985.
Mais Gérard, qui était né en Algérie et avait grandi au Maroc, aimait l’Afrique et le mode de vie africain. Ce fut ainsi qu’il partit en 1956 au Togo où il y resta jusqu’en 1979 pour s’installer après en Centre Afrique. Dans ces pays, il collabora avec son oncle, directeur d’une société d’import-export. La société importait des marchandises et du matériel européen et exportait du coton, cacao, arachide et autres produits similaires. Pour son travail, Gérard passa plusieurs années dans la brousse où il dirigeait un réseau d’acheteurs installés dans les villages.
En l’an 2000, Gérard revint en visite à El Jadida avec son épouse. Plein d’émotions, il se rappela ce qu’était sa vie dans ce pays avec toute sa simplicité et son bon voisinage. Les belles odeurs d’autrefois lui revinrent et ce fut ainsi qu’il s’était dirigé vers l’ancien marché, souk Lekdim, à la recherche de brochettes. Dans l’une des petites échoppes spécialisées dans ce genre de mets, il dégusta les meilleures brochettes du monde comme il aimait dire. Il était ravi du repas préparé sur le charbon de bois et assaisonné de sel, de poivre et cumin.
Ma dernière rencontre avec Gérard Azemard et son épouse Simone remonte au 25 septembre 2016 à Rosas en Catalogne espagnole. C’était lors de l’assemblée générale de l’Amicale des anciens de Mazagan. Je ne l’ai plus revu jusqu’à ce que sa petite-fille Marie Benoit m’informe de son décès dimanche 30 mars 2025.
Que Dieu ait son âme.
Jmahrim()yahoo.fr
Chronique de Mustapha Jmahri : Gérard Azemard, un ancien de Mazagan n’est plus

Un grand merci pour vos mots, c’est un très bel hommage.