Mustapha Jmahri à Dar Attaliba à El Jadida : « Ma génération nageait dans les contes »

Dans le cadre de ses activités culturelles périodiques au profit de ses bénéficiaires, Dar Attaliba à El Jadida a organisé mercredi 4 décembre 2024, en collaboration avec l’association Doukkala Mémoire pour la Préservation du Patrimoine, une rencontre avec l’écrivain Mustapha Jmahri, auteur-éditeur des « cahiers d’El Jadida » à l’occasion de la sortie de son recueil de nouvelles « Sur la route de Mazagan ».
Au début de la rencontre, Mustapha Jmahri donna une idée sur ce recueil de nouvelles préfacé par la professeure Hind Lahmami (de l’université de Meknès) tout en choisissant, comme exemples, deux nouvelles qui captèrent l’intérêt des collégiennes ayant assisté à la rencontre.
En effet, la nouvelle intitulée « Comment Michelle Leroy n’était pas Michelle Leroy » suscita la sympathie des collégiennes pour le personnage notamment lorsque le conférencier précisa qu’il s’agissait de nouvelles issues de la réalité vécue dans son enfance et son adolescence.
La deuxième nouvelle qui suscita le même intérêt porte le titre de « Qui était l’inconnu qui aimait Marie Merac ». Cette nouvelle porteuse d’humanité et de mystère à la fois fut également appréciée.
Mais le conférencier précisa que dans l’écriture, la réalité n’est jamais transposée exactement comme elle est. Ceci est impossible à faire du fait de la différence d’un style à un autre. L’imaginaire et l’imagination sont nécessaires dans la façon de raconter un roman, une nouvelle ou un film.
Cette précision mena l’intervenant à remarquer que sa génération des années soixante et soixante-dix vivait dans une relation sociale naturelle avec les contes oraux et écrits à la fois. Il employa surtout l’expression « ma génération nageait dans une mer de contes ». En effet, expliqua-t-il, dans ces temps passés, les jeunes s’abreuvaient des histoires des grands de la famille, de l’entourage, des halqas, des moussems et autres occasions familiales ou festives pour se rassembler. De nos jours, c’est plutôt le spectateur solitaire abreuvé à longueur de journée par différentes images véhiculées grâce à la prolifération de moyens numériques et en particulier les portables. À tel point que certains jeunes adolescents n’ont jamais eu l’occasion de prendre un livre de lecture entre les mains.
Dans un deuxième temps, Mustapha Jmahri parla de son projet de recherche et d’écriture « les cahiers d’El Jadida » tout en exhortant les collégiennes présentes à faire de même à leur niveau en s’intéressant à l’histoire de leurs villages, à l’origine de leur appellation, à leurs gens, à leurs mœurs, et à leurs légendes. La curiosité nait du local peut grandir avec l’âge pour devenir un projet porteur ajouta-t-il.
La rencontre avec les bénéficiaires de Dar Attaliba prit fin par la signature d’ouvrages de l’écrivain offerts gratuitement à titre d’encouragement à la lecture.
Compte rendu : M. B.

Related posts

Leave a Comment