Abderrahim Foukahi, ancien professeur universitaire, Abdelkrim Benkirane, ancien élu et ingénieur-topographe, Jilali Derif, secrétaire général de Doukkala Mémoire, Jean-André Zembsch, ancien directeur d’usine en France, Mustapha Jmahri, auteur-éditeur des Cahiers dEl Jadida et autres personnes parmi l’assistance ont été unanimes pour dire que le projet urbain et architectural de Rim Essebbah présenté vendredi 29 novembre 2024 au Musée de la Résistance, est des plus ambitieux et avant-gardistes.
Cela s’est passé dans le cadre de la table ronde organisée par l’association Doukkala Mémoire pour la Préservation du Patrimoine sur le thème « Parcours pour l’identité architecturale et patrimoniale d’El Jadida ». Cette rencontre a eu lieu en collaboration avec la Délégation régionale du Haut-commissariat aux Anciens résistants et Anciens membres de l’Armée de libération à El Jadida.
La pertinence de la table ronde a fait, qu’à la fin de la rencontre, l’assistance a émis le voeu que l’association Doukkala Mémoire Pour la Préservation du Patrimoine organise une rencontre plus importante sous la forme d’un colloque afin d’y donner la parole à des jeunes architectes comme Rim Essebbah et d’y convier en même temps les élus de la ville et les représentants locaux des différentes instances chargées de l’urbanisme et de l’habitat afin que le dialogue puisse être plus productif.
Cette table ronde animée par Rim Essebbah, architecte récemment diplômée de l’École Nationale d’architecture de Rabat, s’est basée sur son projet de fin d’études intitulé « La revitalisation de l’identité d’une ville côtière à travers son patrimoine, le cas d’El Jadida ». Dans ce travail, discuté par une commission compétente présidée par le professeur-architecte Derouich Youssef, la jeune architecte part du fait qu’El Jadida dispose bien d’une identité mais que cette identité a besoin d’être revitalisée.
La chercheuse s’est inspirée de ce qui a été fait au Vieux-Port de Marseille en France où elle s’est rendue dernièrement. Dans son mémoire, elle a donc fait des propositions susceptibles d’animer un parcours de la mémoire englobant les principaux monuments historiques et culturels du centre-ville mitoyen de la place Breija et de la cité portugaise et de réaménager le site au long du port en pensant à revitaliser l’aspect social, économique, touristique et urbanistique de façon à éviter la saisonnalité touristique de la ville.
L’idée de cette architecte est de créer un environnement mixed-use à travers la reconversion de l’hôtel de France en centre culturel et la conception d’un écomusée avec un aquarium au sous-sol, d’une coulée verte, de kiosques de vente des produits locaux afin d’encourager l’économie locale à travers le savoir-faire local, d’une marina avec des restaurants, d’un parc urbain avec des espaces de jeux et d’une esplanade pour l’événementiel ainsi qu’un tunnel pour voiture afin de favoriser la circulation piétonne. Ce projet a choisi comme site d’accueil la place Breija qui connaît une certaine léthargie.
Rim Essebbah est née en 1999 à El Jadida, ville où elle a grandi et effectué ses études jusqu’à l’obtention d’un baccalauréat international option française en sciences physiques. En 2018, elle a débuté son parcours universitaire à lÉcole Nationale des Sciences Appliquées d’El Hoceima, où elle intègre une classe préparatoire scientifique. Cherchant à s’épanouir dans une discipline qui allie technique et créativité, elle se réoriente vers l’École Nationale d’Architecture de Tétouan, où elle étudie entre 2018 et 2020, avant de poursuivre son cursus à l’École Nationale d’Architecture de Rabat.
Son parcours académique a été enrichi par diverses expériences marquantes. En 2019, elle participe au Solar Décathlon, une prestigieuse compétition internationale sur les bâtiments écologiques et innovants. Elle prend également part à plusieurs workshops, à la fois nationaux et internationaux, dont le projet MeliMed à Marseille, axé sur les enjeux du réchauffement climatique affectant les métropoles méditerranéennes et les solutions de résilience à adopter. Ces expériences ont renforcé sa vision d’une architecture responsable et engagée face aux défis contemporains.
Compte rendu M.B