Soixante ans sont passés soit plus dun demi-siècle sur cette tendre histoire qui a lié Robert Banessy et Colette Funck à El Jadida dans les années 1950. Pour des raisons diverses, cette belle relation ne sest pas couronnée par un mariage resplendissant. Les deux antagonistes étaient retournés séparément en France où chacun devait faire sa vie.
La famille Funck habitait à El Jadida en face du parc de la plage à côté des familles Malgouyres et Rizzo. Le père de la famille était agriculteur, il avait quatre enfants tous nés à Mazagan : Colette née en 1935, Christiane née en 1938, Odile née en 1941 et enfin Yves. Colette était instructrice dans une école marocaine juste après lIndépendance du Maroc en 1956. Dailleurs cest sur le Bulletin officiel du Maroc quun arrêté du ministère de lÉducation nationale a paru en date du 15 mars 1957 nommant Mlle Colette Funck comme institutrice stagiaire du cadre particulier.
Colette Funck et ses parents étaient de grands amis de la famille Banessy. Jeunes gens, Robert et Colette sortaient ensemble à El Jadida dans les différents lieux prisés par la jeunesse daprès-guerre. Mais Robert devait quitter le Maroc en 1958 et Colette est rentrée en France l’année suivante avec ses parents.
Soixante ans plus tard, Robert ma raconté ce doux souvenir : « Je venais très souvent de Marrakech après le déménagement de ma famille. Notre entente était très forte et j’étais invité chez ses parents. Elle a été la correspondante fidèle de mes années en Algérie pendant presque trois ans. Lors de l’indépendance du Maroc nous nous sommes un peu perdus de vue. J’ai gardé beaucoup de tendresse pour elle. Jolie, instruite et agréable, Colette n’a pas eu d’enfants, elle ne s’est jamais mariée et je n’ai jamais su pourquoi. Comme je vous le disais, elle était très proche de Dieu et de l’Église, se serait-elle consacrée à lui ? Elle s’est retirée en France à Pau où elle a terminé sa carrière dinstitutrice. Mon dernier contact téléphonique avec elle, date de plusieurs années et bien que son numéro de téléphone semble toujours actif, elle ne répond pas aux appels. Je l’ai encore appelée la semaine dernière, sans succès ».
Je ne pouvais pas laisser lami Robert sur sa faim et jai décidé de laider dans ses recherches pour retrouver des traces de Colette, en lui rappelant que si elle était encore en vie elle devait avoisiner les 90 ans. Je me suis alors adressé à lami Jean-Pierre Guilabert (président de lAmicale des anciens de Mazagan) qui, après quelques investigations, ma informé de son décès ainsi que de ses surs. Colette et Christiane sont décédées à Pau respectivement en 2016 et en 2022 alors quOdile est décédée à Paris en 2006.
Malgré les années passées, Robert na jamais oublié sa Colette. En toute logique, une telle relation ne pouvait que bien finir par une liaison pour toute la vie, mais hélas les choses de la vie ne sont jamais simples.
Jmahrim()yahoo.fr
Merci pour cette anecdote touchante.
Tant d’histoires de séparations pendant les colonisations ainsi que les décolonisations !
Louis-Philippe Dalembert a écrit une jolie nouvelle dans son recueil Histoires d’amour impossibles… ou presque, paru en 2007