Chronique de Mustapha Jmahri : Rim Essebbah étudie la revitalisation de l’identité d’El Jadida

Rim Essebbah, architecte fraîchement diplômée, vient de soutenir son travail de fin d’études présenté à l’École Nationale d’Architecture de Rabat. Intitulé « La revitalisation de l’identité d’une ville côtière à travers son patrimoine, le cas d’El Jadida », ce mémoire a été discuté par une commission compétente présidée par le professeur-architecte Derouich Youssef, fondateur d’Orange Atelier.
Dans ce travail, cette jeune architecte part du fait que la ville d’El Jadida dispose bien d’une identité mais que cette identité a besoin d’être revitalisée pour en faire bénéficier la population et assurer une attractivité holistique permanente à la ville. Tout tourne autour de l’humain et sa relation avec son histoire et celle de l’espace où il a vécu. Notamment avec le patrimoine architectural, le savoir-faire et la mémoire de ces lieux. Et comment le cadre urbain doit être pensé en termes d’architecture et de pratiques socio-urbaines à travers l’histoire afin de préserver son identité au sein des mouvements de modernisation et des changements due à la mondialisation.
Lors du temps consacré aux visites de terrain, la chercheuse a tracé ce qu’elle appelle « le parcours de la mémoire » qui part du port de la ville, la place El-Brija, la cité portugaise et continue jusqu’au jardin Abdelkrim El Khattabi. C’est sur ce chemin que se situent les différents monuments historiques et architecturaux hérités du passé et qu’il faudrait préserver et revaloriser, tel que le théâtre Afifi, l’hôtel de France et l’immeuble Cohen. Mais comment sortir de cette léthargie urbaine qui caractérise la ville d’El Jadida et notamment ce parcours en particulier ?
Pour y répondre, la chercheuse s’est inspirée de ce qui a été fait au Vieux-Port de Marseille en France où elle s’est rendue dernièrement. Dans son mémoire, elle a donc fait des propositions susceptibles d’animer ce parcours de la mémoire et de réaménager le site peu fréquenté en pensant à revitaliser l’aspect social, économique, touristique et urbanistique de façon à éviter la saisonnalité touristique de la ville. D’où son idée de créer un environnement mixed-use à travers la reconversion de l’hôtel de France en centre culturel et la conception d’un éco-musée avec un aquarium au sous-sol, d’une coulée verte, des kiosques de vente des produits locaux afin d’encourager l’économie locale à travers le savoir-faire local, d’une marina avec des restaurants, d’un parc urbain avec des espaces de jeux et une esplanade pour l’événementiel ainsi qu’un tunnel pour voitures afin de favoriser la circulation piétonne.
Comme Rim Essebbah le déclare, elle-même, certains ouvrages publiés dans la série « Les cahiers d’El Jadida » lui ont été utiles pour connaître un peu le vécu et les pratiques urbaines, culturelles et sociales des anciens habitants au sein des espaces publics tel que la place El-Brija, les cabines de la plage, l’hôtel Marhaba, les anciens cinémas, le théâtre, etc.
Après six ans d’études, de stages, et d’échanges, cette jeune architecte est fière aujourd’hui du résultat obtenu et espère trouver de l’écoute au niveau de sa ville natale qu’elle aime et pour laquelle elle a consacré son travail.
Jmahrim()yahoo.fr

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2 Thoughts to “Chronique de Mustapha Jmahri : Rim Essebbah étudie la revitalisation de l’identité d’El Jadida”

  1. Claudie Abert

    bonjour,
    excellent travail, mais va-t-il inspirer l’administration Jdidi? nous l’espérons de tout coeur. El Jadida s’inspirera-t-il du Deauville marocain chère à Loyauté avec une transformation personnelle et moderne en gardant son côté historique pour en faire une ville agréable.
    Cordialement

  2. Zhor Atif

    En tant que maroco française originaire de Mazagan. Les cahiers d’El jadida m’ont permis de confirmer un vécu. Notamment une vie de colon à Mazagan, non seulement retrouvé des lieux cinemas avec l’histoire de leurs propriétaires mais aussi une belle histoire entre entrepreneurs francais agricoles ou tertiaire et les populations locales. Mes deux grands parents ont vu leur vie transformé en un meilleur destin. Le vécu de la présence française au Maroc restitué par des partis pris à vu politique, n’ont rien à voir avec le vécu des doukkalis humbles qui grâce à ça ont mieux vécu. Nos enfants sont de parents mixtes marocains français, ce livre permet de confirmer nos vécus et réconcilier les deux mondes les peuples n’ont rien à voir avec les dirigeants. Je vous suis reconnaissante, vous avez mis en mots nos vecus familiaux de partage de moments, de travail d’affection entre promoteurs européens et travailleurs marocains. A 68ans avec 46 ans entre France universitaire professionnelle 26 ans et 20ans Bruxelles entreprenariat. Épouse mère grand mère d’un petit fils belgo franco kirghiz russe marocain. Dont un des ailleuile a fait la campagne de Russie avec Napoléon et est revenu vivant parmi les 40000 soldats sur un contingent de 400000 au total et mon petit fils a une arriere grand mère russe clin ‘d’oeuil du destin. Et un arrière grand père kirghiz grand philosophe de l’union soviétique au 20 ème siècle. En tant que mazaganaise je suis fière de ses fils entre l’Afrique du nord l’europe occidentale orientale et l’asie centrale. Un grand merci Monsieur . Et bon anniversaire.

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