Par Mbarek Bidaki
Dans la série « Les cahiers d’El Jadida », Mustapha Jmahri vient de publier, en cette rentrée littéraire, le volume 25, un recueil de treize nouvelles, intitulé « Sur la route de Mazagan ».
À partir d’un détail, d’une anecdote, d’un petit fait ou d’un souvenir d’enfance, cet auteur brode des nouvelles exquises et surprenantes. C’est dire qu’il construit à partir de presque rien quelque chose qui mérite qu’on y prête attention.
Dès son titre qui fait référence à la route, le lecteur fait son entrée dans un monde attaché à la réalité d’un terroir et d’une époque. Lieu dynamique et de mouvement, la route nous mène ici vers des lieux submergés par la mémoire, par la simplicité la plus dépouillée et la modestie la plus totale. On y rencontre une multitude de destins qui partagent sentiments, dérisions, amour ou frustrations. La vie, en fin de compte, n’est–elle pas la somme de toutes ces petites choses qu’on imagine insignifiantes ?
Dans sa préface, la professeure Hind Lahmami, de l’université de Meknès, note que « cet auteur doté d’un style accessible, il reste fidèle à son dessein, celui de magnifier le terroir mazaganais, d’El-Jadida s’entend, la ville à laquelle il a dédié sa série éditoriale éponyme « Les cahiers d’El Jadida ». L’ultime aspiration visée du signataire des dites nouvelles, faut-il le rappeler, étant la perpétuation du souvenir d’habitants modestes et humbles, côtoyés tout au long du chemin de vie mené à Mazagan et plus précisément dans la banlieue de la cité fortifiée ».
Ancrées dans l’espace de la réalité marocaine, ces treize nouvelles s’ouvrent toutes par une question qui ne manque pas d’intrigue, ni de suspense. Le lecteur cherche donc à savoir qui est l’inconnu qui aimait Marie Merac, comment Oudoudi fut victime d’un Ovni, pourquoi Larbi dit Chinois est-il resté communiste et pourquoi Michelle Leroy n’était pas Michelle Leroy.
Ce recueil s’inscrit aussi dans la continuité de son précédent volume « Figues et châtiment », préfacé par Fouad Laroui, paru chez l’Harmattan en 2016. Le but souhaité in fine est de perpétuer le souvenir de petites gens de la Route de Mazagan, lieu où a vécu l’auteur une partie de son enfance et de son adolescence dans la banlieue d’El Jadida, cité marocaine au bord de l’Atlantique, dans les années 1960.