El Jadida… et son infortune avec le sort qu’on lui a réservé

El Jadida continue à souffrir de la mauvaise gestion de la chose publique, mais aussi de la gérance qui laisse à désirer des responsables, et du laisser-aller sans précédent qui accélère sa dégradation. Sans parler de la corruption qui fait de la ville un véritable fief où règne l’anarchie sous toutes ses formes.
Comment les autorités peuvent-elles tolérer toute cette anarchie en plein centre de la ville ? Des restaurateurs ambulants et des « ferrachas » qui envahissent la place Al Hansali comme s’il s’agissait d’un véritable souk hebdomadaire, sauf qu’à El Jadida, il s’agit bel et bien d’un souk quotidien. Toute cette anarchie et ce « commerce » informel se pratique au vu et au su de tous, avec de temps à autre, un semblant de campagne d’éradication de ce phénomène pour calmer les esprits.
Désormais, nul ne peut contester ce constat clair aux yeux de tous. El Jadida se dégrade de plus en plus. Aussi bien sur le plan social qu’urbanistique. Et l’insalubrité rend le malaise encore plus grand.
L’opinion publique n’y trouve plus son compte, et ce laisser-aller de la part des responsables de la gestion de la chose publique semble être devenu la norme.
Certes, on ne peut nier que les problèmes conjoncturels dont souffre tout le pays en ces temps de crise où tous les prix ont flambé, n’arrangent en rien la situation. Mais la conjoncture est la même dans tout le Royaume, et pourtant, on constate que pendant que certaines villes arrivent à gérer la crise et à se développer, à El Jadida rien ne va plus.
Il faut rappeler, si besoin est, que la société marocaine est devenue super-connectée et El Jadida n’est pas en reste. Tous les foyers, même les plus démunies, disposent de moyens de communication de telle sorte que l’information se partage à la vitesse grand « V ». Et ce phénomène accentue l’impression des doukkalis d’être très en-deçà du niveau des autres petites villes, qui ont tout à envier à notre chère cité qui dispose de tant de potentiel, et qui continue pourtant à souffrir d’une précarité toujours insurmontable, notamment sur le plan de la gestion et de la restructuration de la ville.
Rien dans cette ville ne respecte les normes. Tous les secteurs souffrent d’un manque d’infrastructures cohérentes et adaptées à une population en perpétuelle croissance. Pourtant, on avait prédit un avenir florissant pour cette ville qui foisonne de richesses naturelles.
En effet, en 2015, El Jadida, a été marquée par une accélération soutenue du décollage économique dans cette province qui représente l’un des pôles les plus importants de la région Casablanca-Settat.
Il en est de même pour le tourisme qui constitue également un moteur de la croissance locale qui devait également s’inscrire dans cette dynamique, dans le cadre d’une approche intégrée qui vise la promotion du secteur touristique en tant que levier du développement local durable. Une approche qui n’a jamais été traduite en actions réalisables en mesure de développer le secteur.
Avec tous les atouts dont dispose la province d’El Jadida, qui regorge de grandes potentialités en matière d’industrie, d’agriculture et de tourisme, on est encore à se demander pourquoi, malgré cette croissance économique, les résultats escomptés ne sont pas palpables, ou du moins, ne se constatent pas sur le plan de la ville en tant que cité urbaine et balnéaire. La destination El Jadida, avec tous ses atouts et son affluence touristique ne traduisent pas la situation actuelle dont elle souffre.
Une situation qui devient alarmante et accentue cette anarchie dont souffre la ville et qui se constate au premier coup d’œil jeté au centre-ville transformé en souk. Un degré de pauvreté et de désœuvrement qui devient de plus en plus intenable, et qui entraine indirectement l’insécurité portée par la délinquance d’une jeunesse sans avenir.
Il faut se rendre à l’évidence que les citoyens en ont marre de ces solutions qui ne font qu’atténuer les maux au lieu de s’attaquer aux causes.
Inutile de relater l’état d’insalubrité des rues et des quartiers, ni l’incivisme constant et persistant, ni la corruption, sous toutes ses formes. Combien de temps faudrait-il encore attendre pour voir enfin notre ville sortir de cette impasse ?
El Jadida dispose de tant d’atouts et de potentialités qui lui permettent, grâce à ses richesses naturelles et à sa situation géographique, de connaitre un réel essor économique et social. Le hic se trouve certainement sur le plan des ressources humaines, à conditions que ses têtes pensantes aient un brin de conscience et de bon sens pour faire avancer les choses.
Ç’aurait été tellement agréable de pouvoir écrire de belles choses sur notre charmante ville. Mais certains en ont décidé autrement. Et on est, malheureusement, encore loin de pouvoir écrire « qu’il est agréable de profiter de ce havre de paix qu’est notre ville El Jadida qui porte si bien son nom !!! et nous surprend toujours avec son renouveau ».
Khadija Choukaili

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