El-Jadida : malédiction d’une démocratie locale


El Jadida est à bout de souffle, exsangue, martyrisée et taquinée par des élus et des responsables peu scrupuleux. C’est une ville socialement et politiquement sinistrée avec la dilapidation folle de ses deniers dans des restaurations aberrantes, des réaménagements successifs et interminables. L’anarchie spatiale qui y règne est indescriptible.
L’occupation d’un espace public déjà exiguë y rend la vie vraiment infernale. Sur un tel terreau, en déliquescence avancée, toutes les voix se sont estompées au profit d’une et d’une seule. Celle de l’absurde administratif révélé par une désorganisation et une désarticulation qui frôlent les limites de la catastrophe urbaine hallucinante. A El Jadida, les espaces publics où les habitants pourraient se reposer ont changé d’usage pour se transformer en souks quotidiens, en terrains de football, en parkings de véhicules. Au fil des ans, la place El Hansali n’a pas changé d’aspect dans le sens d’un embellissement plaisant ou d’une mise en valeur signifiante. Elle a seulement servi de miroir reflétant l’irresponsabilité de ceux qui sont passés par la ville et surtout de gouffre, parmi d’autres, pour faire semblant d’engloutir des millions en vue de les happer. Cette place est devenue le symbole du sinistre qui frappe cette ville pillée, violée et asservie par des élus et des responsables avides de l’argent public et impitoyables pour les habitants. C’est également la preuve irréfutable que notre démocratie n’est qu’un manège pour détourner l’attention et arnaquer les consciences des masses. C’est symptomatique de la folie débridée qui ronge les volontés de ces politicards et ces «administratisards» qui, par leur folie débridée, ont porté atteinte à de bonnes volontés visant à réhabiliter une localité condamnée pendant très longtemps à l’anarchie.
Le président a asséné le coup de grâce
A El Jadida, la souffrance et l’absurde s’éternisent et s’amplifient. Et nul ne doit s’étonner de ce que vit le conseil communal, plutôt du sort funeste et misérable qu’il a fait subir à la pratique de la politique, à l’usage de la démocratie…La place devrait servir aux lamentations d’un peuple déplumé, méprisé, écrasé et taquiné par des mercenaires hors la loi. Avec cette ville, perpétuellement en dégradation, c’est l’écroulement d’une démocratie locale qui n’a jamais marché. Mêmes des notions élémentaires et formelles de la démocratie n’existent plus. L’alternance, la majorité, la minorité, l’opposition, la gauche, la droite … n’ont plus de valeur.
Toute la ville est un marché aux puces
Cette tragédie sociopolitique est interprétée, également, par des milliers de marchands ambulants qui ont transformé pratiquement toute la ville en un marché forain. Sous l’œil complice de quelques mokhaznis, les ruelles étroites et vitales de la ville constituent de véritables marchés aux puces. Une anarchie qui n’existe nulle part. Les habitants se demandent, par moments, si l’autorité est là pour parfaire le sabotage des conditions de vie dans cette ville. Sur les bordures de la ville, les constructions clandestines anarchiques battent leur plein sans que les autorités n’interviennent pour arrêter ce désordre.
Que nous reste-t-il à ajouter ? La boucle n’est-elle pas bouclée ?
El Jadida Scoop

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