Comédien français, Maurice Garrel, né le 24 février 1923 en Isère, arriva à El Jadida à l’âge de quatre ans. C’est ainsi que ce comédien singulier passa une partie de sa vie dans les Doukkala où il apprit le dialecte marocain et se fit des amis parmi ses voisins arabes. Sa mère qui était institutrice à l’école primaire d’El Jadida sentait déjà que son enfant, dès son jeune âge, était plutôt anti-conformiste. Il aimait monter à cheval et choisir ses copains parmi les Marocains. Plus tard, il confia avec tendresse : « Ils nageaient, couraient divinement, repéraient un chacal ou un lièvre à des centaines de mètres. Je les trouvais supérieurs ».
Au lycée de Mazagan (aujourdhui lycée ibn Khaldoun), il apprit l’arabe chez son professeur algérien. Mais ce fut à la guerre curieusement qu’il se découvrit un talent de comédien. Dans la caserne, il jouait le soir, pour distraire ses camarades, un soldat mou, à la Jean Tissier. Après la Libération, sa décision fut prise : il ferait carrière comme comédien. Il suivit les cours de Charles Dullin puis, très vite, tourna en province, dans des registres plutôt comiques. On le retrouva ensuite dans des pièces plus graves de Claudel, Brecht ou Adamov.
Dans sa carrière, il côtoya Laurent Terzieff et fit de la mise en scène avec lui. Il enseigna aussi l’improvisation chez Tania Balachova. Il travailla également pour des metteurs en scène exigeants, Jean-Marie Serreau et Roger Blin, Jacques Lassalle, Klaus Michael Gruber, Dominique Féret (De Gaulle). Il fut nommé deux fois pour le César du meilleur second rôle : dans La Discrète de Christian Vincent (1990) et dans les Rois et Reine d’Arnaud Desplechin (2004).
Maurice Garrel, qui marqua de son empreinte le théâtre, le cinéma et la télévision, décéda en 2001 à Paris. Il était le père de cinq enfants, dont le cinéaste Philippe Garell et le grand-père de l’acteur Louis Garell et de l’actrice Esther Garell. Le critique de cinéma Jacques Morice, lui a consacré un livre Le Veilleur publié chez Stock.
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