Ah El Jadida! , comment elle était belle et comment elle est devenue… On connaît la rengaine, elle se transmet de bouche en bouche, et elle est sur toutes les bouches…
El Jadida n’est plus ce qu’elle était, Ya hasra comme disent ses anciens qui cultivent l’art presque inné de la nostalgie, car c’est bien connu les mazaganais ne sont pas les derniers à déplorer l’état de délabrement de leur ville et à pleurer son âge d’or sans cesse réinventé…
Tout le monde le sait, tout le monde le voit, jdidis et visiteurs : la ville est très sale. Une honte, en effet, que l’ex-Deauville, Mazagan, notre si belle ville dans le passé, primée plusieurs fois en matière de propreté, soit dans cet état, connaisse ce degré d’insalubrité, de laideur et de déchéance et soit aussi repoussante…
El jadida d’antan, qui offrait un cadre où il faisait si bon vivre, se voit ainsi souillée, chaque jour que Dieu fait, par ses propres « locataires ».
Si ce phénomène des plus navrants constitue un problème qui subsiste depuis quelque temps, on ne mesure cependant pas la gravité de la situation en cette période où les températures affichent des hausses record. Les restes de denrées alimentaires pourrissent sous le soleil ardent de ces jours d’été. Résultat: la combinaison de la chaleur avec ces déchets souvent avariés, entraîne des odeurs fétides et insupportables, plus que ne peut supporter un être humain…
Au manque de civisme et de prise de conscience des citoyens s’ajoute la démission des autorités. Pendant que le citoyen, d’une manière générale, ne se soucie point de la propreté de son environnement, les autorités s’avèrent incapables de mettre en place un service de nettoyage efficace. Partout, là où on va, le décor est le même : des bouteilles et des détritus jonchent le sol et la mer. Les citoyens cohabitent avec les amas d’ordures… Dans cette situation, on ne peut que se prendre la tête entre les mains et se demander si ces spectacles désolants, perceptibles partout font réagir un tant soit peu les autorités auxquelles incombe le premier rôle de préserver la nature. Les responsables locaux sont complètement passifs devant les agressions que subit l’environnement au quotidien…
Les bennes à ordures débordent. Ce qui ne laisse pas d’autre choix au citoyen que de jeter ses détritus à même le sol. Ainsi, les sachets sont posés les uns sur les autres, parfois même avec le contenu qui déborde. D’ailleurs, les passants, visiblement pas si atterrés que ça par ces scènes, ne semblent nullement s’en inquiéter. Ils sont en outre nombreux à se contenter tout bonnement d’éviter ces montagnes d’ordures et de les contourner. En sus de la ville qui a beaucoup perdu de son esthétique, il se trouve que ce triste état de fait, constitue un très grave danger pour la santé publique. Et pour cause, de très graves maladies peuvent y survenir. L’insalubrité à grande échelle, sur le long terme, nuit gravement à la santé humaine…
Pour parodier El Ma3taoui de la série marocaine maktoub, on dira : El Jadida موسخة موسخة موسخة , en appuyant sur les mots…
Mais quel est le plus موسخ؟..les citoyens, ou les gestionnaires locaux… Vont-ils réagir un de ces jours ?… A bon entendeur !!
Khadija Benerhziel