Par: Nelcya Delanoë (historienne)
Mot de l’historienne Nelcya Delanoë à l’occasion du premier trentenaire des « Cahiers d’El Jadida »
Bonjour à toutes et à tous. Je m’appelle Nelcya Delanoë, je suis née à Casablanca pendant le Protectorat, mon père était né à El Jadida où sa mère et son père étaient médecins.
Donc Mustapha et moi sommes « pays » comme on dit, et nous nous connaissons depuis longtemps de ce fait.
Comme je suis par ailleurs historienne et que j’ai écrit entre autres sur le Maroc, j’ai pu suivre avec intérêt le travail de Mustapha depuis une quarantaine d’années.
Sa démarche est remarquable. Depuis des décennies, elle consiste à retrouver des acteurs surtout européens (et leurs descendants) de l’histoire d’El Jadida et des Doukkala sous le Protectorat, à les interviewer ou à recueillir leur témoignage par écrit, à y joindre des photographies et des articles trouvés dans la presse de l’époque, ou remis par les témoins eux-mêmes.
Au fur et à mesure de ses recherches, il a publié ces récits sur un blog, partageant donc le résultat de son travail avec un large public. Mustapha a accumulé ainsi un trésor pour les historiens, pour les acteurs de ces récits, leurs descendants et leurs proches. Mais aussi et surtout pour El Jadida, ville unique en son genre, et pour le Maroc d’aujourd’hui. Le passé et son histoire constituent en effet les piliers de notre société, sans lesquels un vide vertigineux fragilise son présent et son avenir.
Mustapha remplit une œuvre de salut public que je salue.