La gestion chaotique des ordures à El-Jadida: est- ce enfin le bout du tunnel?

Une bonne nouvelle a récemment été partagée avec les habitants d’El Jadida : la décharge de Moulay Abdellah a réouvert ses portes grâce à l’intervention du gouverneur. De plus, un contrat apparemment bien structuré a été signé avec l’entreprise ARMA pour la gestion des déchets. Ce contrat représente un coût de 5 milliards de centimes pour la collecte des ordures et 1 milliard 483 millions de centimes pour la gestion de la décharge. Cela pourrait potentiellement signaler la fin des problèmes de gestion des déchets de la ville. Cependant, en attendant l’application de ce contrat, El Jadida meurt à petit feu tel un patient atteint d’une maladie incurable, elle est submergée par des tonnes de déchets, atteignant un niveau de saleté sans précédent. La sensibilisation du public à l’importance du recyclage et de la propreté est soit insuffisante, soit totalement absente, ce qui favorise des comportements inappropriés de dépôt des ordures, exacerbant leur accumulation dans les espaces publics. Qu’est ce qui se passe, où sont les autorités locales qui semblent faire peu cas de l’anarchie qui règne? Ont-elles déjà pris la peine d’arpenter à pied la ville pour s’enquérir de la situation ? Pourquoi El jadida est abandonnée à son triste sort? Telles sont les interrogations récurrentes posées dans les groupes et les pages constitués à travers les réseaux sociaux et chez les citoyens frustrés de voir leur ville se débattre dans un tel état d’insalubrité…
Avec la perspective de la CAN 2025 et la Coupe du Monde 2030, la propreté devient cruciale pour la capitale des Doukkala. Toutefois, il semble que personne ne s’en préoccupe, la ville est transformée en une décharge à ciel ouvert, les rues servent de latrines publiques, mettant en berne son image d’antan. Les principales artères, les arrêts de bus, les devants des mosquées et des écoles offrent des vues lamentables qui violent les normes basiques d’hygiène…
Il faut noter aussi que les marchés informels sont l’une des principales sources de l’état déplorable de la ville. Un simple détour par ces lieux suffit pour saisir l’ampleur du problème : un désastre sanitaire à ciel ouvert. L’hygiène est négligée au profit du profit immédiat, et ces commerçants, indifférents aux conséquences de leurs actes, abandonnent sur place les restes de leurs marchandises ainsi que des emballages vides, créant ainsi des montagnes de déchets qui rendent la vie des riverains insupportable. Cette situation est souvent attribuée à un manque de civisme, à des ressources insuffisantes, et à la prévalence du marché informel. Mais il est clair que la situation de la ville se détériore de plus en plus. La responsabilité incombe largement aux autorités pour leur négligence, mais les citoyens ne sont pas exempts de blâme. Il est urgent de prendre des mesures pour améliorer cette situation et restaurer la splendeur passée de la ville, ce qui nécessiterait un engagement sérieux de la part des responsables. Cette crise de salubrité exige une enquête approfondie pour mieux comprendre et relever ces défis. Espérons que la ville verra des jours meilleurs. L’urgence maintenant est de retrousser les manches pour sortir de cet abîme. Cela n’est pas une sinécure pour peu que les responsables s’animent d’une bonne dose de patriotisme , et que les gens apprennent à se comporter de façon plus civilisée…

Khadija Benerhziel

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