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Azemmour est une des villes du royaume, où on trouve un grand nombre de marabouts. Certains sont connus de tous, d’autres le sont moins
Qui ne connait pas Moulay Bouchaib Erradad (3attay la3zara), dont une grande partie d’hommes de la région en portent le prénom (Bouchaib) ?
Qui n’est pas au courant de la légendaire Lalla Aicha Al Bahria quant à son » efficacité » pour chasser le mauvais œil (Anna7s) qui entrave la vie des femmes restées célibataires et les aider à se trouver un (riche) mari ?
Qui ignore encore le pouvoir de Sidi Ouaâdoud auprès des femmes stériles et dont le marabout se trouve sur l’autre rive de l’Oued Oum Rabiâ, face à Lalla Aicha Al Bahria?
Toute une légende à laquelle, certains Azemmouris et habitants de la région y croyaient ou croient encore dur comme fer:
Lalla Aicha, « s’arrange » pour vous trouver un mari, exactement comme le ferait une agence matrimoniale aujourd’hui. Sidi Ouaâdoud,, s’occupe, lui, de votre fécondité, si par malchance vous êtes stérile…
Et Moulay Bouchaib, « s’arrange » pour vous aidez à donner naissance à un petit garçon, histoire d’assurer vos biens à votre progéniture .
Si beaucoup ont entendu parler de ces Saints, peu, par contre, ont entendu parler de Sidi Mohammed Ben Abdellah !!!
Pourtant, son tombeau se trouve en plein centre-ville d’Azemmour. Il en occupe même une grande partie des trottoirs, sans que cela ne semble, à priori, déranger. La force de l’habitude? Les piétons ne savent plus a quel Saint se vouer?…
A l’instar de Lalla Zahra à El-Jadida, Sidi Mohamed Ben Abdellah occupe, lui aussi, toute la largeur des trottoirs et oblige, de par son emplacement, tout piéton, à ses risques et périls, à le contourner en marchant sur la route.
A qui incomberait la faute en cas d’accident? Au piéton, obligé de contourner le « Saint »? Aux responsables, qui continuent à fermer les yeux, histoire de ne pas » froisser » les « croyances » de certains? Ou au « Saint » qui « squatte» les trottoirs, sans la moindre » vergogne »?
Qu’est ce qui peut empêcher le déménagement de ce « Saint » dans un quelconque cimetière d’Azemmour, où il ne sera finalement qu’à sa véritable place, tout en libérant les trottoirs, et cerise sur le gâteau, la vue et le soleil, à des voisins condamnés à perpétuité, à ne jamais en profiter ?
Certes, on doit reconnaître que ce n’est pas le Tombeau de Sidi Mohammed ben Abdellah qui est venu occuper les trottoirs. Il était là, bien avant l’aménagement de la ville. Mais aujourd’hui on ne trouve aucune explication à ce qu’il continue à occuper les trottoirs du centre-ville!
Une situation qui si elle persiste encore, alors, ne soyons pas surpris, si demain, des Tombeaux nous servent de ronds-points, un peu comme les vaches en Inde?
Wa fiq a Chafiq…
Abdellah Hanbali
Les villes sans plans d’occupation des sols où règne l’anarchie absolue finissent toujours par exproprier leurs morts et leurs vivants. Au lieu de blâmer les morts et de déranger leur paix, on doit se poser la question: comment est-ce possible de piétiner et de construire des maisons sur des espaces sacrés.
Le transfert de ce saint a déjà était entamée et abandonnée par le protectorat.
La légende colportée de bouche à oreille raconte que les ouvriers chargés du transfert de ce saint on refusé de le faire après avoir entendu des voix et que leurs mains fut coincées.