El Jadida, Mazagan… le Deauville marocain, tant de noms ont décrit cette belle petite ville.
Une ville où se mélangent modernité et authenticité car ayant été influencée par les étrangers, européens entres autres, qui s’y sont installés et l’ont également marquée par leur mœurs et coutumes.
Les générations des années 60-70 ont assisté, au fil des années à sa mutation enrichissante, puis à son déclin.
Il faut se rendre à l’évidence et reconnaître que les jdids de cette belle époque étaient en avance sur leur temps. Les organisateurs des célébrations des fêtes nationales se dévouaient à cette tâche et faisaient de ces journées une occasion de découverte de talents sportifs et artistiques.
Les fêtes nationales étaient célébrées en grandes pompes et étaient l’occasion d’organisations de manifestations sportives, artistiques et culturelles.
Chaque jdidi de cette époque se remémore ces beaux cortèges de calèches fleuries, précédées par un défilé de majorettes. Celles-ci, habillées en uniforme de parade et de chapeaux raffinés, défilaient sur la place Mohammed V, au rythme de musiques chorégraphiques et maniant leur bâton qu’elles manipulaient en circonvolutions artistiques.
Leur chorégraphie, consistaient en grande partie à faire tournoyer le bâton en suivant des mouvements de danse, au rythme des tambours, donnant un spectacle à couper le souffle que petits et grands appréciaient.
Durant la saison estivale, El Jadida, avec des moyens de bord de l’époque, proposait, durant toute la saison estivale, un programme riche en animations et en activités sportives et divertissantes, telles que le Beach soccer, le Beach volley, le water-polo… Mais également en ateliers ludiques tels que la sensibilisation à la protection de l’environnement, à l’apprentissage de travaux manuels de peinture et poterie, et de sculpture sur sable, sans oublier les activités artistiques mises à la disposition des jeunes pour valoriser leurs talents en matière de musique, de théâtre et de danse. Un concours de sculpture de châteaux de sable était également organisé pour découvrir les nouveaux talents entre jeunes et les encadrer pour développer leurs aspirations artistiques.
Toutes ces manifestations visaient en premier lieu à revaloriser la vision de loisirs et de moyens de distraction au sein de la ville, mais aussi à mieux faire connaitre le Deauville Marocain dont la vocation touristique était indiscutable.
A présent, que reste-t-il de ces belles places et de ces parcs qui font partie intégrante de l’histoire de la ville et qui ont été le théâtre de ces belles manifestations ?
Que reste-t-il de celle belle ville qui a bercé les souvenirs d’enfance des générations des jdidis des années 60-70 ?
Cette belle ville qui a vu naître et grandir dans la sérénité et le respect de l’autre tant d’hommes et de femmes qui ont constitués la fierté des doukkalas. Ces jdidis qui ont excellé dans tous les domaines.
Que reste-t-il de cette belle cité que nos ancêtres nous ont légués?
Il est désolant de constater hélas, que nous ne pourrons pas la léguer dans le même état aux générations futures, car, entre-temps, des mains criminelles se sont abattues sur elle et l’ont transformée et complètement défigurée.
Simple nostalgie de cette belle époque… !!!
Khadija Choukaili