Le Casino de Mazagan est un livre du Mazaganais Robert Gabay imprimé à compte d’auteur en France en 2002, il comprend 136 pages. Une mention à la fin du livre indique que son auteur a fini son écriture à Paris en septembre 2001.
J’avoue que je n’étais pas au courant de l’existence de ce livre lors de sa parution. A ma connaissance, aucune information n’avait d’ailleurs circulé sur sa publication, y compris sur internet. Son auteur, quant à lui, ne parait pas s’être fait connaître, antérieurement, dans le domaine culturel. C’est la Mazaganaise Aimée Amiel Znaty qui m’en a informé et qui d’ailleurs a bien voulu me le confier pour quelques jours.
En réalité, il ne s’agit aucunement, comme on aurait pu le penser à partir du titre, de l’histoire du Casino sur pilotis bâti sur la plage d’El Jadida et démoli en 1952. Seules deux pages (14 et 15) sur 136, sont réservées à cet ancien édifice touristique. Mais il s’agit principalement d’une autobiographie. Robert Gabay, son auteur, vivait à El Jadida au temps du Protectorat et des débuts de l’Indépendance. Il s’installa ensuite, pour des raisons professionnelles, à Casablanca puis à Marrakech avant d’immigrer en France. Je suppose qu’annoncer en titre de couverture, le Casino et la photo de cet édifice touristique de Mazagan, avait un but précis : accrocher l’attention des lecteurs et peut-être parmi eux les anciens de la cité.
Le père de l’auteur travaillait à l’usine Buisson et remplaçait, de temps en temps, son oncle Nathan qui était, selon le livre « très connu à Mazagan » puisqu’il était l’opérateur du cinéma « Paris » détenu par Mme Dufour. Le livre raconte les origines de ce cinéma (page 21) quand au début de la Grande guerre 1914-18, un Français appelé Nègre loua un hangar sans toit qui servait au stockage de céréales et en fit une salle de cinéma en plein air. « C’était la première fois que les Marocains à El Jadida découvraient le cinéma », ajoute le livre.
Monsieur Dufour, qui était un notable, fit également construire un restaurant moderne avec cuisine ainsi qu’un garage où il fit installer un moteur diesel qui actionnait deux dynamos et fournissait du courant pour l’éclairage et la cabine de projection. Il y adjoignit encore, vers 1926, une fabrique de limonade et une autre de barres de glace.
L’auteur ajoute (page 86) que M. Dufour construisit également l’hôtel « Beaulieu » à trois km du centre-ville où lors des grandes fêtes, on donnait des soirées de gala. Il précise qu’on y venait de tout le Maroc et notamment de jeunes Mazaganais qui s’étaient fixés à Casablanca et à Marrakech. A noter que cet ancien hôtel fut démoli il y a plusieurs années, son emplacement abrite aujourd’hui un bâtiment administratif.