Fruit d’un travail collectif d’un groupe d’anciens élèves du Lycée Imam Malik à Casablanca, ce livre en arabe « Le Lycée Imam Malik. Les défis d’une génération » qui vient de paraître est un hommage rendu à cet établissement emblématique des années 1930 et une reconnaissance envers les pédagogues qui y ont enseigné depuis sa marocanisation dans les années 1960.
Ce travail qui a nécessité deux années de préparation a été réalisé par Ahmed Laayouni et Mustapha Jmahri en collaboration avec M’barek Bidaki et Mohammed Raghi. Quant à la préface elle est signée par Hammadi Guerroum, critique de cinéma, lui-même bachelier de cet établissement en 1970. Parmi l’échantillon de témoignages on pourrait lire ceux de l’ancien ministre Aziz Hasbi, l’écrivaine connue Khenata Bennouna, l’universitaire Mohammed Balaji, l’universitaire Mohammed Hessaoui, l’historien Rahal Abboubi, Mustapha Chaïb, Hassan Dabbaj, Abdellah Lahmiti et Mohammed Nesrati (cadres et juristes).
Le livre nous révèle aussi des noms prestigieux sortis de cet établissement emblématique Casablancais en l’occurrence : Aziz Akhenouche, chef du gouvernement marocain, le leader syndicaliste Mohammed Noubir Amaoui, le réalisateur Mustapha Derkaoui, le romancier Mohammed Gharnat, le zejjal Abdellah Ouaddane et Mohammed Benabid, ancien rédacteur en chef à l’Economiste.
En somme, le livre a tenté de traduire les changements intervenus sur la personnalité de ces « témoins », et l’’influence de l’enseignement suivi sur leur parcours et sur leur évolution sociale.
Outre son aspect littéraire et sociologique, ce livre se veut aussi une étude historique qui a nécessité du recul par rapport au sujet traité et une sélection de témoignages crédibles de participants encore en vie. C’est d’ailleurs ce qui a poussé le groupe de recherche à choisir les décennies 1960 et 1970, choix d’autant plus pertinent qu’il s’agit d’une période jonchée d’événements marquants : Guerre des Six-Jours, manifestations estudiantines de Mai 1968 en France, création au Maroc de deux groupuscules marxistes «23 Mars » et « Ila Al Amam », début d’apparition du mouvement islamiste marocain, hégémonie de la gauche radicale sur l’organisation estudiantine UNEM, création du Syndicat national des élèves et autres événements. Au niveau strict du lycée, plusieurs changements se sont opérés dans le demi-siècle passé : marocanisation complète du personnel enseignant, arabisation de l’enseignement, allégement des programmes scolaires, suppression de l’internat et recours à la mixité des élèves depuis les années 1980.
La couverture du livre est illustrée d’une photo représentant la visite d’une délégation d’anciens élèves à cet établissement historique créé dans les années 1930 en tant qu’Ecole de la Gare. Ce premier nom est issu de la proximité du lycée de la gare ferroviaire Casa-Voyageurs dans le quartier du Belvédère.
Envoi M.B