Chronique de Mustapha Jmahri : Laurence Delord raconte son récit familial à Mazagan

Laurence Delord, auteure de « Au-delà de l’oubli » est une des descendantes d’une ancienne famille mazaganaise arrivée au Maroc et à El Jadida en particulier depuis le 19ème siècle. Elle est l’arrière petite-fille du Gibraltarien Peter Philip Netto, dit Tajer Peter. Ce dernier, jeune négociant, à l’époque, était grand propriétaire terrien, administrateur de banque, agent d’assurance et agent consulaire. Sous le titre « Netto-d’Alegron. De Gibraltar à la Pologne », j’ai relaté l’histoire détaillée de cette famille dans mon livre « Mazagan, mémoires partagées » n°19 de la série Les cahiers d’El- Jadida, paru en 2017. J’ai aussi évoqué la mère de l’auteure, Blanche Rzeckiecki d’Alegron, dans mon livre « Mémoires du Lycée ibn Khaldoun » où elle fut élève puis enseignante.
Docteur es Lettres, Laurence Delord consacre ce livre « Au-delà de l’oubli » à cette figure maternelle et, à travers ce premier ouvrage, veut lui rendre vie et hommage tout en partageant la Mémoire d’un monde qu’elle a découvert : celui du Maroc et de la ville d’El Jadida d’il y a un siècle. Ce récit au-delà d’une histoire familiale, est une réflexion sur la mémoire, la mémoire perdue via la maladie et celle retrouvée à travers l’Écriture. Bribes d’une saga familiale certes mais avant tout conscience que seule l’écriture peut réussir ce défi d’inscrire un caractère et une époque dans l’éternité des pages comme la révélation qu’offrir ses mots aux autres est indissociable de toute construction individuelle.
Le lecteur comprendra dès les premières pages, que ce livre n’est pas une autobiographie ; mais plutôt un récit familial‌, parfois romancé, dont le personnage central est la Mère… En résumé, c’est un récit sur la mémoire perdue à cause de la maladie et retrouvée grâce à l’Écriture. Le livre est un kaléidoscope dont le seul ciment est la mémoire. Dans ce cas, l’écriture est perçue comme le moyen de redonner une existence à un monde perdu : celui de l’enfance et l’adolescence marocaines de la mère de l’auteure, celui dun siècle et au-delà d’une ville Mazagan, d’un temps oublié.
Née d’un père auteur-compositeur-interprète ayant connu la bohème à Montmartre, et d’une mère enseignante d’abord au Maroc, au lycée ibn Khaldoun d’El Jadida, puis à Paris, passionnée par les mythes du Moyen Age, Laurence Delord, n’a pas emprunté, comme sa mère, le chemin de l’enseignement qui semblait l’attendre. Elle a orienté son parcours professionnel, depuis plus de 25 ans dans les grandes entreprises, en développant une expertise sur l’innovation dans le domaine Ressources humaines formation et le digital.
Les traces de cette famille sont toujours présentes à El Jadida. Le cimetière chrétien de la ville recueille toujours les sépultures de ses ancêtres dans les chapelles Netto et Butler.
Laurence Delord partage son temps entre la capitale française, Paris, et le monde de l’Entreprise et la campagne berrichonne, là où se trouvent ses racines paternelles, propice à l’inspiration et à l’Écriture. Dans l’attente dun second volume pour continuer ce réveil de la mémoire d’une histoire cosmopolite partagée.
« Au-delà de l’oubli » est publié et vendu en ligne par TheBookEdition.
jmahrim@yahoo.fr

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