L’ANCFCC d’El Jadida : et si on désencombrait la mentalité de ses employés parallèlement à sa réforme ?

Le rapprochement de l’administration des citoyens est l’un des principes fondamentaux qui ont marqué la majorité des discours réformateurs relatifs à l’administration marocaine.

Mais notre administration répond-elle réellement à ce principe ?
Joue-t-elle vraiment le rôle qui lui est assigné au profit du service public?

Les fonctionnaires remplissent-ils pleinement et scrupuleusement le rôle pour lequel ils sont payés?

Toutes ces questions s’imposent aux citoyens ordinaires que nous sommes, à chaque fois que nous avons affaire à l’administration , quand on se trouve en face du déficit flagrant dans la qualité du service rendu, et le complexe de supériorité dont souffrent les agents censés être au service du citoyen.

Et si on évoque un exemple flagrant de ces dysfonctionnements, on doit citer l’exemple de l’Agence Nationale de la Conservation Foncière, du Cadastre et de la Cartographie ( ANCFCC) d’El Jadida, où les témoignages de plusieurs citoyens dénoncent les mauvais services de cette agence, et les mentalités sclérosées de ses fonctionnaires.

Malgré la modernisation et la digitalisation des outils de travail de l’agence, les prestations fournies restent en deçà des aspirations de ses usagers.

En effet, entre le bureau des renseignements et le guichet où le citoyen doit extraire des documents nécessaires, ce dernier est confronté à des barrières humaines qui font fi des directives royales incitant à rapprocher l’administration aux citoyens et à leur en faciliter l’accès pour l’obtention de leurs dossiers.

Entre un fonctionnaire arrogant qui le ridiculise en ignorant sa requête, pensant peut-être lui ouvrir les portes du paradis ou lui donner l’aumône, un autre qui adopte des manœuvres dilatoires pour retarder l’obtention d’un document durant plusieurs mois ou même plusieurs années, et un médiateur ( samsar) auquel il est forcé de donner un pot de vin pour activer l’extraction de son dossier dans les délais impartis, opération qui est censée être gratuite.

Le citoyen est ballotté et égaré dans les couloirs de cette administration, dont la finalité n’est en somme que la prestation des services au public. Moderniser et digitaliser les activités de l’agence, c’est bien, mais ces opérations doivent être accompagnées de mesures pour faire évoluer et désencombrer les mentalités sclérosées des employés, parce que c’est là où ça cloche véritablement.

C’est regrettable d’être confronté la plupart du temps à des spécimens pareils et à des situations rocambolesques si l’on peut les décrire ainsi.

Si on veut s’inscrire dans un progrès économique et une dynamique démocratique qui respecte les droits des citoyens, il faut faire évoluer les mentalités et supprimer ces écueils qui entravent toute marche dans le sens de fournir des services d’une manière qui préserve la dignité du citoyen.

Khadija Benerhziel

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