Belle station balnéaire, parc ostréicole, site ornithologique, réserve de chasse… autant de merveilleux atouts naturels qu’il n’est nul besoin de chercher sous d’autres cieux, El Oualidia dispose de tous ces atouts et bien plus encore.
C’est une ville d’excellence et d’exception , qualités qui lui ont été conférées par sa merveilleuse lagune, d’une longueur de 12 km d’eau turquoise, et unique curiosité dans le pays s’il en est. Elle est classée comme 5ème meilleure lagune dans le monde. C’est un vrai trésor , tel une perle à l’intérieur d’une huitre , protégée des vents de l’océan par un cordon dunaire planté de cultures maraichères et offre à ce lieu, l’accalmie des eaux protégées par un chenal au delà duquel elles s’écument en crêtes blanches sur les falaises.
Chaque marée basse découvre une sablière de sable fin et doré, s’étendant sur 4 km. Trois goulets de différentes dimensions percent le cordon dunaire permettant les échanges d’eau océanique avec la lagune, cette eau cristalline parcourt un champ vert de salicorne, (plante qui, soit dit en passant, est un coupe faim riche en vitamines et en oligo-éléments ) , via des nombreux chenaux jusqu’aux marais salants situés à l’extrémité Nord de la lagune.
Oualidia enchante ses visiteurs tant nationaux qu’étrangers aussi bien par sa nature enchanteresse , par la richesse de ses eaux poissonneuses, par le spectacle magique du ballet des dauphins , que par le large éventail de sports nautiques qu’elle offre , comme le surf, le kit surf, la planche à voile, la pêche, les promenades en bateau…et ce , été comme hiver, car chaque saison offre un paysage différent.
Réservoir de richesses naturelles, Oualidia et son environnement constituent également un écosystème refuge pour plusieurs espèces d’oiseaux d’eau qui voyagent entre l’Europe et l’Afrique.
Plus de 116 espèces d’oiseaux y sont dénombrées , dont on peut citer les plus remarquables : la spatule blanche, le flamant rose, le goéland d’Audouin, la sarcelle marbrée et de nombreux canards et limicoles, ainsi que la sous-espèce sylvatycus du Turnix d’Andalousie, une des espèces les plus menacées et les plus rares dans le monde , et qui se trouve uniquement dans la région de Oualidia qui attire de nombreux ornithologues.
C’est en somme un vrai paradis ornithologique. C’est également un lieu de chasse réputé par les battues de sangliers organisées en mars et avril. Mais le must incontournable des activités de Oualidia est sans conteste la production des huîtres. En effet, elle est le berceau de cette activité depuis 1950. Chaque année, environ 300 tonnes y sont produites, les meilleures du monde,
Les caractéristiques de la lagune qui contribuent à la qualité et au goût particulier des huîtres Oualidia par rapport aux autres huîtres du Maroc, sont l’eau douce, un sol fertile et des minéraux abondants.
On ne peut évoquer cette localité sans parler aussi de son histoire. Elle a connu la présence des Phéniciens, des Romains, des Portugais et des hollandais avant de connaître son apogée à l’époque Saâdienne, sous le Sultan Al Oualid Ben Zidane qui la rebaptisa El Oualidia, et confia aux hollandais en 1634, pour surveiller les côtes des Doukkalas et défendre l’accès du port aménagé dans la rade, la reconstruction et la fortification de la kasbah qui serait bâtie au XVème Siècle, selon certains récits, au lendemain de l’occupation de la côte par les Portugais.
On peut encore apercevoir quelques vestiges de la kasbah sur la partie haute de la ville, d’où elle offre une belle vue panoramique sur la lagune, là où océan et côte se mêlent et parfois se confondent.
Cette kasbah représente un pan de l’histoire de la région, enrichi pendant la période contemporaine par la construction d’un palais royal sous le règne de Mohamed V, dans les années 40/50, où il venait passer en famille ses vacances d’été, loin de l’agitation politique de la capitale.
Pendant cette période, la ville a connu l’une des phases les plus glorieuses de son histoire.
A signaler aussi qu’en 1954, l’écrivain suisse John Knittel, qui écrivait en anglais et en allemand, a fait, en 1956, un long séjour à Oualidia pour écrire son roman «Arietta».
A rappeler enfin qu’elle relevait de la province d’El Jadida, jusqu’en 2009, date de la création de la province de Sidi Bennour. Oualidia compte aussi six fameuses grottes , dont les plus belles sont celles portugaises. Elles sont prisées par beaucoup de visiteurs, notamment des jeunes qui viennent jouer de la musique pour jouir de l’écho unique provenant du fin fond des ténèbres de ces grottes.
Mais comme chaque médaille a son revers, Oualidia voit son patrimoine historique se détériorer, de sa fameuse kasbah ne subsistent que quelques ruines, le palais de feu Mohamed V est muré et abandonné car comme il est d’usage chez nous , la sauvegarde du patrimoine ne semble pas être une priorité .
Par ailleurs, l’urbanisation galopante et chaotique et le tourisme de masse risquent de faire perdre à cette merveilleuse lagune son charme et sa magie.
Dans ce contexte, préserver l’environnement naturel, première mission du lieu, tout en permettant à l’humain d’en jouir pleinement, est un défi de taille.
Khadija Benerhziel