Par M’barek BIDAKI
À l’occasion du centenaire de l’agence Bank Al-Maghrib d’El Jadida, la Banque du Maroc, en commémoration de cet événement, a organisé mardi 26 décembre 2023 au siège de la Chambre de commerce et d’industrie d’El Jadida un colloque dédié à l’histoire de la banque et son patrimoine. Cette rencontre qui s’est déroulée devant une assistance nombreuse composée d’hommes d’affaires, de commerçants et des représentants du secteur bancaire de la ville a vu la participation de MM. Abdelahad Fassi-Fihri, président de l’association « Doukkala Mémoire pour la sauvegarde du patrimoine » et Mustapha Jmahri, historien d’El Jadida.
À l’ouverture de la rencontre, M. Fdil, directeur de l’agence Bank-Al Maghrib rappela le cadre de ce colloque organisé en commémoration d’un événement historique remarquable et remercia l’assistance pour sa présence, avant de donner la parole aux deux invités.
Prenant la parole, Abdelhad Fassi-Fihri présenta une intervention intitulée « La préservation du patrimoine des Doukkala et sa valorisation » dans laquelle il félicita Bank Al-Maghrib d’avoir pensé à fêter cette date importante dans l’histoire financière du Maroc et de la ville. Il souligna, entre autres, le rôle joué par l’association « Doukkala Mémoire » qu’il préside dans l’inscription du bâtiment de l’agence Bank-Al Maghrib à El Jadida sur la liste du patrimoine national. Il a par la suite évoqué l’importance du patrimoine ancien et cosmopolite d’El Jadida et de toute la région des Doukkala ainsi que l’obligation de le sauvegarder pour les générations futures car il fait partie de la richesse du Maroc. M. Fassi-Fihri a également mis l’accent sur la nécessité de penser à l’environnement et sa sauvegarde d’une façon globale pour plus de préservation et d’harmonie entre le citoyen et son milieu de vie.
Dans la deuxième intervention intitulée « Le secteur bancaire à El Jadida : Naissance et Expansion » Mustapha Jmahri essaya de cerner le contexte historique de la création des établissements bancaires à El Jadida. L’intervenant a d’abord rappelé que cette cité est née grâce à son port naturel ouvert sur l’Atlantique. Ce port, selon Mustapha Jmahri, connut une activité intense de trafic commercial dont la branche la plus importante était l’exportation des œufs. Les deux tiers de ce trafic au Maroc provenaient des Doukkala. Cette situation s’est tellement développée vers la fin du 19ème siècle qu’elle a été à l’origine de la création de comptoirs d’import export, de représentations consulaires, de bureaux d’assurance, de lignes de navigation maritimes et d’établissements bancaires.
En effet, explique le conférencier, c’est cette effervescence commerciale et financière qui a nécessité l’installation, dès le 19ème siècle, de correspondants de certaines banques étrangères telles : Egyptian Bank (représentée par Charles Balestrino), la Société Marseillaise représentée par le fils Brudo, la banque Joseph Nahon de Tanger représentée par John Baptiste Ansado. Il y eut par la suite, rappelle l’intervenant, la création de succursales de plusieurs établissements bancaires : la Banque Nationale de Commerce et d’Industrie, le Crédit Foncier d’Algérie et de Tunisie, British Bank of West Africa, la Banque Commerciale du Maroc et la Compagnie Algérienne de Crédit et de Banque. Cette dynamique bancaire confirme la place qu’occupait El Jadida dans l’économie du Maroc.
Le conférencier expliqua qu’en février 1912, il y eut la création de la succursale de la Banque d’Etat du Maroc devenue plus tard Bank Al-Maghrib. L’agence locale joua un rôle primordial dans la dynamique économique de la ville et du pays avant et au début de l’Indépendance.
À la fin de cette rencontre, un riche débat a suivi entre l’assistance et les deux intervenants.
Fassi-Fihri et Jmahri animent le Centenaire de l’agence Bank Al-Maghrib à El Jadida
