Parmi mes souvenirs d’enfance et d’adolescence à El Jadida, il y a le koutchi ou calèche, moyen de transport écologique et économique qui, a malheureusement disparu de notre cité, cédant place, aux taxis et bus, qui polluent aussi bien environnement qu’ouïe.
Moyennant quelques centimes, le koutchi nous transportait allègrement, au son de la musique des sabots des chevaux, tout en humant le bon air iodé de la mer , vers les coins les plus éloignés de la ville, à l’époque: Bouchrit, sid’Daoui, sidi Moussa…
On l’empruntait aussi pour aller à l’école du Sfa (école des filles sur l’ancienne avenue Foch)
C’était la belle époque, avant que la ville ne connaisse cette explosion démographique et que ses constructions n’étendent leurs tentacules, sur tous les espaces verts qui en constituaient le poumon.
Pendant les festivités organisées lors des fêtes nationales, ces koutchis se paraient de leurs plus beaux atours , et paradaient dans la ville, au son des musiques et des applaudissements des spectateurs.
Bien que les chevaux faisaient leurs excréments sur le sol, la ville était beaucoup plus propre qu’elle ne l’est aujourd’hui, où les déchets de toutes sortes sont déversés continuellement.
Pourquoi ne reviendrait-on pas à ce mode de transport aussi bien économique que touristique et redonner à la ville, ne serait- ce qu’un peu de son charme passé, avant qu’elle ne soit asphyxiée par toutes les laideurs constatées à tous les niveaux?
Khadija Benerhziel