Chronique de Mustapha Jmahri … Échec et maths avec Josette Simon


Enseignante à El Jadida de 1958 à 1972, Madame Josette Simon était mon professeur de mathématiques au collège Chouaïb Doukkali en 1968-69.
C’était alors ma troisième année au collège et j’allais passer au second cycle du lycée ibn Khaldoun en branche littéraire.
J’allais enfin mettre un trait définitif avec les maths mais pas avec Mme Simon.
D’ailleurs Mme Simon m’a conseillé de suivre tout naturellement un itinéraire littéraire. Car, ayant obtenu une bonne note dans les tests, j’hésitais entre lettres modernes et techniques commerciales, à Casablanca.
Je ne sais pourquoi, je pensais au commerce, mais Mme Simon m’en dissuada, m’expliquant que cette dernière discipline exigeait un certain savoir en calcul.
Beaucoup plus tard, en 2010, j’étais alors à deux années de ma retraite pour limite d’âge, j’ai téléphoné à Mme Simon qui était un peu souffrante. Au cours de notre conversation, Mme Simon a voulu savoir le genre d’études que j’avais faites à l’université. Quand j’ai répondu : « Des études de journalisme », elle m’a rétorqué : « Alors, petit Mustapha, mes maths ne t’ont servi à rien ». Et nous avons éclaté de rires.
J’ai gardé le lien avec Mme Simon par l’intermédiaire de son fils Jean-Paul et sa compagne, Claude Monin, également originaire d’El Jadida. Tout récemment ayant publié dans mon dernier ouvrage de la série Les cahiers d’El Jadida, la photo de Mme Simon chez elle à El Jadida au numéro 7 rue Guynemer, au Plateau, à côté de son vélo-Solex, Mme Simon, de sa belle écriture, a tenu à rappeler cet épisode marocain.
Voici sa lettre en date du 2 décembre 2021 : « Cher Mustapha, c’est avec un réel plaisir que j’ai reçu ce magnifique livre intitulé « El Jadida, la revanche des racines ». Je constate que tu aimes faire revivre le passé mazaganais. Moi aussi ! Mes années marocaines restent parmi mes plus beaux souvenirs. Tour à tour, maîtresse d’application à l’école avenue Foch (face aux Moulins de Mazagan) puis chez Monsieur Ait-Kaci (face au Marché) et enfin professeur de mathématiques au collège Chouaïb Doukkali, ces années-là sont enfouies au fond de mon cœur.
Cette amitié, cet amour même, ce respect qui me liait à vous tous, cette envie de vous faire partager mon humble savoir, comment les oublier ?
Merci, cher Mustapha, pour l’estime que tu me portes. C’est vrai, mes maths ne t’ont pas servi pour réussir dans ta belle carrière de journaliste et d’écrivain, mais j’ai gardé, quant à moi, le souvenir d’un grand ado qui s’accrochait de son mieux dans cette matière. Merci pour tous ces beaux souvenirs. Affectueuse embrassade ». Josette Simon.
Un demi-siècle est passé mais la mémoire reste vivace et liens forts.
Mustapha Jmahri (jmahrim@yahoo.fr)

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