Est-ce possible que la gestion de la chose publique puisse atteindre ce degré de négligence ?
Les fontaines d’El Jadida, qui ont été conçues pour donner un certain cachet à la capitale des doukkalas, ne fonctionnent plus depuis quelques années. Ceci paraitrait normal si la raison en était un disfonctionnement mécanique ou technique impossible à résoudre. Mais la raison de cet arrêt n’est nullement mécanique, mais tout simplement d’ordre purement administratif et financier.
Il ne s’agirait pas d’un non fonctionnement, mais plutôt d’un disfonctionnement dans la gestion de la chose publique. La commune aurait purement et simplement négligé le problème de maintenance de ces deux fontaines.
Malheureusement, ce genre d’interruption de plein de projets de réaménagement urbain est devenu monnaie courante à El Jadida depuis l’ascension de ces élus qui auraient probablement d’autres chats à fouetter que les affaires de la ville, qui seraient, apparemment, leurs derniers soucis.
Comment peut-on concevoir ne pas prévoir la conclusion d’un contrat de maintenance une fois la durée de la période d’essai, prévue, en principe, dans les termes du marché, afin de garantir le fonctionnement continu de ces deux fontaines.
Il faut rappeler que la mise en œuvre de la fontaine sise à l’entrée d’El Jadida a démarré en 2013 et qu’un budget de 7 millions de dirhams a été alloué à sa réalisation. Celle du centre-ville a été réalisée en 2015 pour une enveloppe de 12 millions de dirhams dans le cadre du réaménagement de la place du théâtre Mohamed Said Afifi.
Comment concevoir qu’un budget aussi important soit dépensé pour la réalisation de deux fontaines, pour l’embellissement de la ville, certes, sans prévoir la gestion des charges annexes, telles que leur entretien et leur maintenance ?
Encore plus aberrant que le problème des fontaines, celui des horloges qui constituent un vrai patrimoine de la ville et qui sont malheureusement confrontées à la négligence et à l’ignorance de ces responsables qui n’en mesurent pas la valeur historique et ce qu’elles constituent pour les jdidis.
Sidi Bouzid n’est pas mieux loti en tant que station balnéaire très prisée dans le Royaume, puisque le même problème de défaut de maintenance y sévit depuis deux décennies. En effet, sa fontaine est hors service depuis une vingtaine d’années, sans que cela dérange le moins du monde.
Une chose en entrainant une autre, cela ramène la réflexion sur son théâtre, en plein air, qui a connu ses années de gloire il y a quatre décennies et qui continue à se dégrader, souffrant d’un abandon total, sans qu’il fasse l’objet d’un quelconque projet de réaménagement.
Les exemples ne manquent pas. Et cela dénote du désintéressement des responsables et leur manque de discernement face à tout ce qui constitue l’identité aussi bien d’El Jadida, que de Sidi Bouzid, et particulièrement le facteur culturel, qui ne semble pas les interpeler.
Ce n’est, malheureusement, que quelques exemples qui montrent l’incohérence dans la gestion des deniers publics. Un investissement de presque 20 millions de dirhams a été alloué pour la mise en place de deux fontaines, qui, finalement ni ne fonctionnent, ni n’embellissent.
Quand on voit l’état des rues et des boulevards d’El Jadida, la dégradation de ses espaces verts et de toute son infrastructure de base, on comprend que ces gestionnaires n’ont encore rien compris, ni à la gestion, ni à l’administration, et encore moins à la gouvernance.
Khadija choukaili