Le Salon du Cheval d’El Jadida accueille plusieurs artisans marocains qui sont passés maîtres dans l’art de la confection de la parure traditionnelle et du harnachement du cheval.
Depuis la nuit des temps, les marocains vouent un attachement très particulier à cette monture hors du commun, qui n’a jamais cessé de les accompagner dans les moments phares de leur vie, tels que la circoncision, le mariage et les moussems.
C’est pourquoi les artisans marocains ont tenu, à toutes les époques, à doter le cheval de harnachements d’apparat, qui sont à la fois très colorés et somptueux, et qui sont dignes de la noblesse et de ce compagnon très particulier de l’Homme.
Le harnachement du cheval est le résultat d’un véritable métier d’art qui nécessite la maîtrise de plusieurs techniques traditionnelles. Il compte plusieurs pièces importantes tels que les tapis de feutres, l’arçon, le couvre-arçon, l’étrier, le bridon et ses accessoires… chaque pièce fait indéniablement appel à un savoir-faire particulier. C’est généralement le maître sellier qui centralise toutes les opérations liées à la confection du harnachement.
En plus d’être chargé de la confection de la pièce maîtresse, des différents travaux de broderie, de l’assemblage de chaque composant du harnachement, de la doublure et la passementerie (sfifa), le maître sellier assure un véritable rôle de chef d’orchestre.
C’est pour cette raison que le métier de la sellerie est appelé « squaytiya » et le patronyme « Seqqat », voudrait tout simplement dire « maitre-sellier ».
Il s’assure par exemple de la qualité des matières premières des différentes pièces et gère la sous-traitance des différentes composantes du harnachement auprès des autres artisans (étriers et mors chez les artisans du cuivre, feutrine chez le feutrier « lebbad », arçon chez le menuisier, fer damasquiné chez le damasquinier, etc.).
Une fois toutes les pièces du harnachement confectionnées, le cuir est alors posé sur les pièces brodées et cousu à la main. Ensuite, le sellier procède à l’opération de «Tenchab» qui consiste en l’assemblage du tapis de feutrine, du tapis de selle et de l’arçon. Tous les artisans s’attellent à faire preuve de créativité dans la conception du modèle de décoration et de veiller scrupuleusement au choix et à l’harmonie des couleurs et des motifs. A ce titre ne pas manquer de visiter les Stands des Régions et celui de la Garde Royale où d’anciennes selles et pièces de harnachements datant du 18 et 19ème siècle sont exposées.
El Jadida Scoop