Elle peut être due à l’invalidité physique, au chômage, à la précarité doublée de l’absence d’assistance aux véritables nécessiteux. Mais sa soudaine expansion dans notre pays, sa pratique par un nombre incalculable d’hommes, de femmes, de mineurs, de jeunes, de moins jeunes, nationaux auxquels s’ajoutent depuis quelque temps des étrangers et la diversité de ses techniques (Prier, quémander, ruser, embarrasser) deviennent alarmantes.
Paradoxalement, elle ne semble inquiéter aucun responsable.
Pourtant, les mendiants sont aujourd’hui présents, trop présents sur toutes les places pour ne pas être vus. Ils accaparent les voitures à chaque arrêt. Ils s’attroupent devant chaque banque ou administration, devant chaque mosquée bien sûr. Ils montent dans les cars, ils circulent dans les marchés où ils tendent la main au moindre règlement d’achat ou portent tout simplement des gilets jaunes, menacent et agressent impunément. Notre pays offre ainsi à tout regard un spectacle affligeant de misère, de violence et d’insécurité.
Le silence et l’insouciance affichés des gouvernements successifs sont incompréhensibles. Ceux des élus, représentants du peuple, sont scandaleux. Ils ne font aucune allusion, si timide soit-elle, à ce phénomène.
Qu’attendent tous ces responsables pour réagir, pour rétablir l’ordre ?
Tout ce monde n’est pas complètement démuni. Il faut enquêter pour le savoir, pour le vérifier. Nos mendiants ont goûté au plaisir de l’argent facile et ont fait de leur activité un métier qui rapporte « gros » et sans peine.
Néanmoins, notre pays dispose de moyens pour présenter au monde une image plus gaie, plus rassurante et plus respectable. Il faut pour cela revoir la répartition des richesses. Il faut gérer convenablement l’argent public que des corrompus, insoucieux et malhonnêtes s’arrachent et détournent. Il faut sévir. Il faut réveiller les consciences endormies. Il faut réhabiliter l’école publique pour éradiquer l’ignorance, réinstaurer les valeurs civiques, instruire, développer l’intelligence que la banalité a ruinée. Il faut mobiliser les médias et faire appel aux volontaires, porteurs de projets de développement et d’épanouissement plutôt que de laisser pourrir, sous les yeux, cette situation honteuse et désolante.
Ahmed BENHIMA ( El Jadida Scoop)