En parcourant la plage d’El Jadida à marée basse, rares sont les jeunes de la nouvelle génération Jdidie qui accordent un regard interrogateur à ces amas de petits blocs rocheux insolites, dans la mesure où ils diffèrent totalement du plateau dont ils font la continuité.
Plus intrigants encore, ce sont tous ces pieds en béton qui affleurent du sable et quadrillent presque tout le périmètre.
Tout au contraire, pour les rares anciens, ces « rochers décombres », résument tout ce qui reste du légendaire et singulier bâtiment (casino) construit sur pilotis, qui était d’une architecture remarquable et particulièrement originale pour son époque, puisque qu’il a été construit dans les années 30 du dernier siècle.
Fort malheureusement, cette grande oeuvre d’art qui se voulait être un témoin réel du calme qui caractérise les eaux de la baie d’El Jadida; fort malheureusement il a été détruit délibérément et par dynamitage au cours de l’année 1952 (selon le témoignage de quelques locaux qui avaient vécu la scène au temps de leur enfance).
Les raisons? Selon différentes sources non officielles, la destruction du « Casino d’El Jadida », était tributaire de la construction d’un autre chef-d’œuvre, en l’occurrence, l’inénarrable et grandiose Hôtel Marhaba… qui n’est plus lui aussi, de nos jours, qu’une autre ruine, une ruine de plus.
Chahid Ahmed
En 1930, le Congrès des Loges Marocaines du GODF organise pour la première fois son banquet de cloture à Mazagan, dans la salle du Casino de Mazagan. L’habitude est prise, elle se perpétuera jusqu’à ce qu’un « arrêté de péril, du fait de la corrosion des piliers par la rouille » ne soit pris en 1951 par les Services Municipaux, cependant qu’une campagne anti-maçonnique ne cesse de se développer à travers le Maroc ……
Malgré la contestation auprès du Contrôle Civil, faite par de nombreux Mazaganais, du fait de l’expertise absolument défavorable, ne concluant « qu’à la seule exigence de démolition de l’ouvrage », sans évoquer la moindre solution de confortement des piliers métalliques corrodés de la passerelle (le bâtiment lui-même reposant sur des piliers en bois en bon état …..), l’ensemble est rapidement dynamité en 1952.
Votre indice de la concurrence de l’hôtel Marhaba me semble moins certain.