El Jadida : ARMA… toujours aux abonnés absents


Se peut-il que la capitale des Doukkala ne puisse plus jouir de son ancienne réputation de Deauville Marocain, ni même de la propreté qui lui avait valu le trophée de la plus propre ville du Royaume dans les années 70, bien qu’elle dispose d’un contrat la liant à la société ARMA pour la gestion de ses déchets ménagers ?

El Jadida continue à suffoquer sous des odeurs nauséabondes provenant de l’amoncellement continu des détritus. Les ordures jonchent les rues et atteignent même les grandes avenues et artères de la ville. Il est impensable de constater et d’admettre que la collecte des ordures ne se fait pas régulièrement… ou ne se fait plus. L’insalubrité fait, malheureusement, désormais partie du décor. On a beau essayer de se cacher la face, le constat ne peut être masqué car le manque d’hygiène est devenu palpable au premier coup d’œil, en arpentant les quartiers de la cité, si on ose encore l’appeler ainsi.

Il n’y a plus l’ombre d’un doute que la société ARMA, en charge de la collecte des ordures ménagères, est défaillante et n’est plus en mesure de s’acquitter de ses engagements selon les termes du marché conclu avec la Commune.

La collecte des ordures ne se fait pas dans des conditions salubres répondant aux besoins de la population. On a l’impression que cette collecte ne suit aucune norme et qu’elle se fait à la « va-vite », si toutefois, elle se fait.

Quand on regarde l’état d’insalubrité atteint dans la ville, on est en mesure de se demander où réside donc la faille.

Il est vrai que le développement des pôles urbains nécessitent une adéquation des différentes infrastructures qui obligent à repenser l’espace citadin et à planifier efficacement la mise en œuvre des moyens nécessaires au déroulement des activités quotidiennes de la population et les contraintes qu’elles entrainent telles que la gestion des déchets. Il est certain qu’il s’agit d’un sujet polémique tant sur ce que les citoyens voient comme irrégularité relatives à la collecte des ordures ménagères, que sur ce qu’ils ignorent à savoir toutes les difficultés en amont en termes de logistique et organisation de ces opérations de ramassage des déchets.
Dans toute ville qui se respecte, le bien-être des citoyens et le respect de l’environnement constituent la priorité des gestionnaires des communes, et la responsabilité sociale est mise au cœur des priorités quotidiennes des autorités locales. La société ARMA devrait se positionner comme un partenaire de référence dans le domaine de la propreté urbaine pour maintenir la salubrité au sein de cette ville en collaboration avec les communes, comme elle le fait sous d’autres cieux.
Il est déconcertant de voir que cette société a prouvé ses compétences dans d’autres villes où elle s’est inscrite dans ce cadre en maintenant un certain niveau de propreté dans de grandes villes telles que Casablanca ou Rabat, où la gestion des déchets ménagers et le nettoiement urbain constituent un enjeu majeur pour les collectivités, et constater que le niveau d’insalubrité à El Jadida a atteint son paroxysme.

Inutile de rappeler des évidences telles que la stratégie adoptée en matière de collecte des déchets ménagers conditionne aussi bien l’amélioration du cadre de vie que le respect des contraintes économiques, sociales et environnementales.

Faut-il souligner qu’au sein de la capitale des doukkala, cette entreprise continue à se débattre dans des difficultés qu’elle n’arrive pas encore à surmonter et qui sont, comme par magie, largement dépassées dans les villes sus citées ? Il est certain que la surpopulation entrainée par le développement économique de la ville a eu pour conséquence un accroissement des déchets ménagers produits par une population venue principalement du milieu rural et qui contribue au développement de certains points noirs d’amoncèlement de déchets que la société peine à éliminer.
La gestion de la collecte des ordures devrait donc être adaptée selon certains critères tels que les points de concentration de la population, l’encombrement de certaines artères, et surtout les horaires de passage des camions de ramassage.

On est donc en mesure de se demander où réside la faille qui a conduit la ville à devenir une décharge à ciel ouvert. Serait-ce le manque de moyens logistiques dédiés à la collecte des ordures, tels l’insuffisance des camions ou des bennes à ordures, ou le manque de personnel affecté à cette tâche, ou encore le nombre de passages des camions pour le ramassage?

Une chose est certaine. Plusieurs défis, tenant compte des caractéristiques de la ville et de son expansion économique devraient être pris en compte par la société ARMA. La gestion de ces activités de collecte des déchets devrait être maîtrisée pour accompagner la mise en place de la politique environnementale et sociale dans laquelle la ville est engagée. Les solutions à adopter devraient assurer une prestation de service de haute qualité, performante et innovante, tout en restant à l’écoute de la commune qui maitrise mieux les besoins de la population et les priorités à respecter.

Mieux gérer est déjà un grand défi en soit. Encor faut-il que les autorités locales en prennent conscience et exigent le respect des clauses du contrat conclu avec ARMA et la contraindre à mieux s’acquitter des prestations objet du marché… à moins qu’il n’y ait anguille sous roche.
Khadija Choukaili

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