Par: Abdellah Hanbali
Il y a une décennie, un certain 30 septembre 2013, un jour comme les autres, un grand homme venait de nous quitter sans bruit, en douceur mais dans la douleur de la séparation, pour aller rejoindre la paix éternelle. Un grand par sa modestie ; un grand par sa vision et son engagement constructif.
Il est parti, paisiblement, dans son lit, un sourire apaisant aux lèvres.
Homme de science et de culture. Honnête aussi bien envers lui qu’envers autrui, modeste de par sa nature, fidèle dans ses engagements et porteur d’authentiques valeurs auxquelles il s’attachait.
Installé à El Jadida depuis 2001, cet auteur s’est illustré par de nombreux articles sur la défense du Patrimoine marocain, des Traditions et de l’Environnement. Ses deux derniers ouvrages : El Jadida, capitale des Doukkala et Voyages en Doukkala, de l’antiquité à l’Indépendance, illustrent, si besoin est, l’intérêt qu’il porte à la région qui l’a accueilli à bras ouverts.
Son ouvrage « El Jadida, Capitale des Doukkala », qui a été publié en 100.000 exemplaires, a été épuisé en quelques jours, en dépit de son prix de 600 DH. Un livre salué de façon élogieuse par l’ensemble de la presse nationale, tout en réussissant à avoir l’honneur et le privilège –rare- de recevoir une lettre personnelle de félicitation de SM Mohammed VI.
Michel Amengual a été pendant longtemps spécialiste de politique étrangère au sein de l’audiovisuel public français (Radio et Télévision), avant d’être nommé Directeur de l’Université Radiophonique et Télévisuelle Internationale, à Paris, puis Directeur Adjoint des Relations Internationales du groupe France Télévisions (France2, France 3, France 4, France 5, et TV5).
Il a notamment initié à la demande de Yasser Arafat, le projet de création de la télévision palestinienne, depuis l’achat du terrain à Ramallah, jusqu’aux plans des locaux, de la formation des premiers journalistes et cameramen palestiniens, jusqu’au financement par l’Union Européenne. Tout comme il a porté son concours au développement des radios et télévisions d’Afrique Francophone, notamment par la formation de journalistes.
Après la chute du mur de Berlin, il a organisé, en 1990, la première rencontre jamais tenue entre radios et télévisions de l’Est et de l’Ouest, sous l’égide de l’Unesco
Il a créé également au sein du célèbre festival de télévision de Monte-Carlo, et sous l’égide du Prince Albert de Monaco, le Grand Prix du Documentaire de Création et le Prix Jeune Télévision.
Avant sa mort, il est allé en Sardaigne pour présenter les tazotas de Doukkala en particulier et de tout le pays en général, au Congrès International de Pierre Sèche. Et il a réussi à assurer l’organisation du congrès suivant par la ville d’El Jadida.
C’est toujours avec affliction et grande tristesse que nous nous remémorons le décès de notre ami Michel, survenu vers 12h30mn, un certain lundi 30 septembre 2013 dans son domicile à Sidi Bouzid.
En cette pénible Date, nous renouvelons à ses enfants, ses proches et tous ceux qui l’ont côtoyé de près ou de loin, nos sincères condoléances.
Puisse Dieu avoir le défunt en Sa Sainte Miséricorde et inspirer à ses enfants et proches patience et consolation.
« Nous sommes à Dieu et à lui nous retournons »
En voici quelques témoignages de l’époque :
Fatima El Metmati :
Je rentre avant de fermer le cercueil pour lui dire adieu, j’ étais surprise par le sourire qu’ il avait sur le visage, il est heureux.
Mr Ziane :
Toute la ville et toute la région vivent dans la tristesse après avoir perdu l’un des grands fidèles, notre ami MICHEL, jdidi de cœur. Il ne cessait de la défendre là ou il participait ici au Maroc, comme ailleurs. il disait toujours un mot : j’ai visité les 3/4 des pays de monde, et finalement je me suis installé à cette belle ville : ville verte et ville bleue. Tes ouvrages parleront de toi, malgré votre absence éternelle. ADIEU MICHEL notre ami, le fidèle et sincère adhérent de l’Association cité portugaise.
Abousalma :
Avec le décès de Michel, El Jadida a perdu l’une des ses grandes figures ainsi qu’une partie de sa mémoire.
Bouchaib Chergui :
ADIEU MICHEL ! Pas plus tard qu’hier Encore, tu roulais en voiture vers El Jadida après une visite d’Azemmour, je t’ai appelé pour te faire part de ma satisfaction de te voir comme à l’accoutumée, toujours le cœur à l’ouvrage, avec amour et abnégation, décrier les « laideurs », rejeter les superflus qui pourraient nuire à la beauté de la ville d’El Jadida et sa région, au bien être du Jdidi et la Paix du citoyen. « Oui, je t’ai dit, moi aussi je suis indigné! Moi aussi j’ai vu des poissons morts et des oiseaux pleurer… » Repose en Paix cher ami! Tu as beaucoup d’amis qui pensent à toi, des faits et des œuvres qui parlent de toi.
Haj Nejdi :
« Si je devais mourir, je serais comblé si cela survenait à Sidi Bouzid ou à El Jadida », me confiait Michel, il y a quelques temps. Et bien, son vœu a été exaucé et Michel doit baigner dans la sérénité qui sied aux hommes de sa trempe. Samedi 28 septembre2013, il m’a téléphoné et m’a dit qu’il avait les larmes aux yeux d’apprendre qu’El Jadida n’avait plus son haras, car il n’aimait guère que la Deauville Marocaine perde ses repères…Michel, ambassadeur des Doukkala était vraiment un homme juste, toujours disponible et au service des démunis. Michel s’est dévoué corps et âme pour les Doukkala et tout le Maroc sans rien demander en contrepartie. Il s’est dépensé sans compter, au cours de ces dernières semaines pour parachever une nouvelle œuvre sur les Doukkala, mais il n’a pas pu le publier avant son départ. Le sort en a décidé autrement et Michel est parti sans nous dire adieu, laissant l’image d’un grand homme accompli qui est arrivé aux sommets grâce à une volonté de fer, une détermination et une abnégation que lui envieraient bon nombre de ses camarades et que tous ceux qui l’ont connu saluent bien. Son handicap, il n’en faisait pas cas. Courtois et entier, Michel assénait ses vérités sans le moindre complexe. Il aimait les gens et ceux-ci le lui rendaient bien, car il n’avait que des amis. Rassembleur, proche des gens, il usait de toutes ses compétences pour arrondir les angles et concilier les parties en conflit. Adieu l’ami et repose en paix et on ne t’oubliera jamais
Habib Daim Rabbi :
On a perdu un grand homme. Quelle tristesse. Allah y rahmou
Denis et Anne-Marie :
Nous sommes effondrés par cette triste nouvelle. C’était notre ami. Plein de générosité, de gaité, de curiosité, de culture et bien d’autres choses encore. Il faisait notre joie durant nos séjours au Maroc. Nous devions le revoir en novembre. Sidi Bouzid sans lui devient inintéressant. Nous le pleurons.
Brahim EL KALII :
Adieu Michel, je ne trouve pas les mots pour exprimer cette grande perte. En mon nom, au nom de ma famille et au nom du comité directeur et tous les adhérents de l’Association « Cité Portugaise », je présente mes sincères condoléances à tous les membres de sa famille ainsi qu’à ses nombreux amis. Repose en paix Michel.
RABHI :
MES SINCERES CONDELEANCES A SA PETITE FAMILLE.J AI ET J AURAI TOUJOURS UNE TERRIBLE ADMIRATION POUR CET ECRIVAIN QUE JE CONNAISSAIS QU A TRAVERS SES RECHERCHES ET ECRITS…ALLAH RAHMOU…
Khalid Sfini :
ADIEU L’AMI MICHEL « Un ami c’est un livre de chevet dont on a arraché les dernières pages pour ne jamais en connaitre la fin. » Et comme disait Jacques Brel: Tu as toujours aimé la vie, malgré les coups bas qu’elle t’a trop souvent portée. Tu l’as toujours considérée sans haine, ne haïssant que les malfaisants et les nuisibles.
Repose en paix Michel, Tes amis et El-Jadida ne t’oublierons jamais.
Nous recommandons vivement qu’une avenue, une bibliothèque ou tout autre lieu adéquat, en porte son nom.
Connaissons l’amitié qui le liait à M. Mouâd Jamiî, gouverneur de la ville et grand homme de culture, nous n’en doutons point que ce dernier répondra favorablement au Vœu de toute une ville : la perle de l’Atlantique.
Photo: feu Michel Amengal et Abdellah Hanbali au Mazagan, lors de la présentation du livre » El- Jadida, capitale des Doukkala »