Au fait, c’est quoi la vocation de l’actuelle El Jadida ???

Ne vous y méprenez pas! Ce n’est pas une toile de peinture, née de l’imaginaire d’un maître d’art aux inspirations exotiques, ce n’est pas non plus une plage avec ses parasols anarchiquement plantés ou encore un souk rural des profondeurs de Doukkala … c’est tout simplement deux saisons du fameux vieux Boulevard Zerktouni d’El Jadida, c’est tout ironiquement la nouvelle face du centre « d’El Jadida », c’est tout malheureusement la défection généralisée de ce qui devrait être une bonne et sérieuse gestion de cette ville (exceptionnellement en dehors du bon réveil que connaissent toutes villes du pays), et qui a perdu sa boussole et ses orientations depuis un certain temps, dans la mesure où plus personne ne sait aujourd’hui dans quelle direction se projette son futur… son avenir.
Un véritable bateau ivre, sans matelots et sans commandant à bord.
Au fait, quelle est la vocation à laquelle on peut apparenter cette ville, qui, pas plus loin qu’hier, a été placée sous l’acronyme « AITA » par un ancien Gouverneur, en l’occurrence Mouâad Jamai.
« AITA » qui sonne bien le nom de ces anciennes chansons issues des entrailles de Doukkala et dont le sens, voulu par M. Mouâad Jamai s’expliquait par la lettre « A » qui définit l’Agriculture, le « I » comme Industrie, le « T » comme Tourisme et enfin le « A » comme Art et culture.
Peu de temps avait fui depuis cette époque-là, mais beaucoup d’eau avait coulé sous les ponts, à l’exception du pont de la ville d’Azemour qui surplombe de nos jours une mare d’eaux usées stagnantes et nauséabondes qu’on s’entête toujours à nommer Oued Oum Er-rabia.
Et il a suffi de ce peu de temps pour que toute cette belle architecture, admirablement présentée par M. Mouâad Jamai, aussi bien aux locaux comme au reste de monde, s’effrite, se disloque et perd à chaque tournant une des lettres qui composaient cet acronyme.
Le premier pan à s’effondrer a été celui qui symbolisait l’Agriculture, et ce, depuis l’ablation de la profondeur de Doukkala lors du dernier découpage administratif, ayant donné naissance à la province de Sidi Bennour qui représentait le noyau le plus sûr et le dur en matière d’agriculture et d’élevage de Doukkala, réduisant ainsi la Province d’El Jadida en terre à paysans.
Le tourisme dans la Province d’El Jadida ? … On y avait toujours cru, non pas par effraction, mais en nous appuyant sur des données réelles et des indicateurs crédibles qui auraient pu et dû faire de la Province d’El Jadida, l’une des destinations les plus cotées du pays.
Fort malheureusement ce Grand « T »
de l’acronyme, personne ne s’est donné la peine de le mettre debout alors qu’on savait qu’il s’inclinait dangereusement pour s’effondrer finalement avec l’effritement de la Citerne Portugaise et le pâté qui l’englobe, la conversion d’Oued Oum Er-rabia en mare pour rejets d’eaux usées, en sacrifiant les plages/perles à l’anarchie et à une pollution aux conséquences futures très graves, tout en ignorant délibérément??? les richesses singulières dont jouit l’arrière pays …et c’est là un énorme potentiel touristique vierge, singulier et dont la majeure partie n’existe nulle part ailleurs dans le pays.
L’autre « A » de l’acronyme qui est à connotation artistique et culturelle; celui-ci quoique vacillant et fragilisé à l’extrême, il ne tient debout que grâce aux ouvrages de soutènement que quelques associations ou individualités s’évertuent à lui appliquer bénévolement et par réflexes passionnels pour la survie de l’acte culturel.
Ainsi donc et à travers ce petit panorama qui se dessine de plus en plus nettement face à nous et qui défie toutes les analyses, depuis les plus anodines aux plus spécialisées, il ne reste donc à la Province d’El Jadida, qu’une seule opportunité de sortie et qui est celle de l’industrie, représentée par le grand « I », l’unique rescapé de l’acronyme.
Ah! Cette industrie qui est souvent synonyme de développement et de création de richesse, d’opulence et de bien être des citoyens … Mais seulement au cas où elle est bien gérée, que ses aléas soient maîtrisés et que ses retombées soient investies à bon escient et judicieusement afin d’éviter aux citoyens « la mal-vie industrielle ».
Malheureusement, cette « mal-vie industrielle » est en train de déstabiliser la ville d’El Jadida, pour ne pas dire nombre de villes et de villages de la Province.
Et c’est dans ces détails que se cache le diable, qui fait que les Jdidis se rebiffent en ne se reconnaissent plus dans leur propre ville.
Et c’est dans ces détails que se cache la réelle destinée de cette province, et que personne n’ose dévoiler en toute responsabilité.
Et c’est dans les détails de ce grand « I » et dans tout ce qu’il traîne derrière lui comme « anarchie » liée à la ruée vers l’or que s’enlise El Jadida.
Il faut dire, que mon petit doigt m’avait depuis longtemps averti que la Province d’El Jadida ne peut pas accueillir le premier port minéralier et bientôt gazier de l’Afrique, ainsi que la plateforme phosphatière la plus grande du monde, en plus d’un parc industriel prévu sur un périmètre de 1000 Ha … sans se casser la figure, tant que son avenir continue à être « confié » à des amateurs de la chose politique (dans son niveau le plus médiocre), qui se sont suffi pour la convertir en ville dortoir ou ville ouvrière, sacrifiant le reste sur l’autel de l’anarchie.
Redresser la barre? Demandez leur si vous voulez être taxé de nostalgique.
Chahid Ahmed

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