Comment peut-on qualifier ce boulevard «incontournable» de la ville si ce n’est de «capharnaüm»?
Un véritable souk en plein centre-ville, totalement envahi et squatté par tous ces vendeurs ambulants qui ne connaissent ni civisme, ni sens du respect des biens publics.
Un boulevard où il est inimaginable de circuler en voiture, et où l’anarchie fait fureur, car nourrie par le laxisme et le laisser-aller des autorités.
Ce commerce informel est certes difficile à maitriser, et sa prolifération prend des proportions alarmantes qui ont transformé ce boulevard en un véritable souk. Mais il n’en demeure pas moins que s’il y avait une volonté politique des gestionnaires de la chose publique, le phénomène n’aurait pas pris une telle proportion d’anarchie qui a fait de ce boulevard une avenue piétonne de fait, certes insalubre, mais où pullulent cette multitude de vendeurs ambulants qui obstruent la voie à la circulation et la transforment bel et bien en un souk quotidien
Nul ne conteste plus que la ville se dégrade de plus en plus, aussi bien sur le plan social qu’urbanistique. Et l’insalubrité rend le malaise encore plus grand.
Cette situation dramatique, accentuée par la corruption, fait de la ville un réel douar ; les autorités la tolèrent si bien que l’on ne ressent plus ce contrôle exercé sur les vendeurs. Ce commerce informel se pratique au vu et au su de tous et nul ne veut lever le petit doigt pour arrêter ce cataclysme.
Les gestionnaires étant toujours aux abonnés absents, l’opinion publique n’y trouve plus son compte au point que cette situation qui perdure semble devenir la norme.
Il faut rappeler, si besoin est, que la société marocaine est devenue super-connectée et El Jadida n’est pas en reste. L‘information est partagée en temps réel, et ce phénomène accentue l’impression des doukkalis d’être très en-deçà du niveau des autres petites villes, qui ont tout à envier à notre chère cité qui dispose de tant de potentiel, et qui continue pourtant à patauger dans une précarité toujours insurmontable, notamment sur le plan de la gestion et de la restructuration de la ville.
On constate que le ravin des inégalités sociales continue de se creuser au point de devenir insurmontable. Des inégalités causée par le nombre excessif de citoyens qui envahissent la ville et la saisissent en tant qu’opportunité de développement de leur situation économique et sociale et s’y installent en quête d’un emploi durable. Un emploi qui ne vient point et qui les transforment en petits apprentis restaurateurs ambulants, ou vendeurs squattant tout espace qui leur permettra de gagner leur pain quotidien, mais dans l’anarchie la plus absolue.
Inutile de relater l’état d’insalubrité qui se propage dans tout le quartier, ni l’incivisme constant et persistant, ni la corruption, sous toutes ses formes.
Combien de temps faudrait-il encore attendre pour voir enfin nos boulevards propres et structurés, et notre ville sortir de cette impasse ?
Le hic se trouve certainement sur le plan des ressources humaines, à conditions que ces têtes pensantes aient un brin de conscience et de bon sens pour faire avancer les choses.Il fut un temps où ce boulevard était structuré. Les automobilistes y circulaient en toute quiétude pour rejoindre la place Al Hansali. d’où se dégageait tout le charme de la ville.
A bon entendeur…
Khadija Choukaili