Les cahiers d’El Jadida, une œuvre bénéfique pour la ville: Elie Acoca, ancien de Mazagan

Je suis redevable au bulletin périodique de l’Amicale des anciens de Mazagan « Le Jdidi » d’avoir découvert Les cahiers d’El Jadida écrits et publiés par Mustapha Jmahri. Durant de nombreuses années j’ai reçu la quasi-totalité des ouvrages de cette série et apprécié très fort leur contenu, tant sur le plan historique que littéraire. Les ouvrages disent l’amour sincère de sa ville, restituant avec harmonie et justesse, les heures du XXème siècle à Mazagan-El Jadida. Les noms de notre ville me sont familiers puisque nous parlions la darija à la maison et que notre ville s’appelle en arabe Jdida.
Chaque nouvelle livraison des travaux et recherches de Mustapha Jmahri me rappellent, personnellement, mes années jdidies des années 1950 et l’ambiance harmonieuse qui y régnait. Je ne prétends pas connaître toutes les personnes évoquées dans ses ouvrages, ni tous les faits, néanmoins j’ai entendu leur nom, leur activité par exemple tels le Docteur Betty, Adigard des Gautries, ou la famille El Khatib dont plusieurs membres ont été en classe en même temps que mes sœurs dans les années 1939-40.
Par ce travail minutieux et soutenu, Mustapha Jmahri participe à l’effort de recherche scientifique sur l’histoire contemporaine de sa cité et contribue à la mettre en valeur.
Demeurant à El Jadida depuis toujours, la famille de mes parents était honorablement connue. Je me souviens de l’activité de mes coreligionnaires : négociants, collecteurs, exportateurs de produits agricoles (céréales, œufs) ou bien dans le fonctionnariat, qui était une activité appréciée pour la sécurité de l’emploi qu’elle procurait.
Bien que les communautés européennes ne nous étaient pas familières, nous connaissions généralement leur activités notamment la catégorie des agriculteurs qui venaient avec leur pick-up en ville faire leurs provisions.
Ma mère ayant appris l’espagnol auprès des Franciscains installés dans la Cité portugaise, le Consulat d’Espagne nous invitait de temps en temps.
Je me dois de souligner l’apport des Cahiers d’El Jadida dans la connaissance du passé de notre ville et de ses monuments : la cité portugaise, les nombreux consulats, surtout dans la première moitié du XXème siècle, l’hôpital régional, la route de Marrakech et le lycée ibn Khaldoun dont la réputation s’étendait au-delà de la ville.
Mustapha Jmahri a su réunir autour de son projet mémoriel tant d’hommes et de femmes témoins de cette réussite. Dans cette aventure il a reçu, avec gratitude, le concours de nombreuses personnalités, dont certaines ne sont plus de ce monde alors que d’autres continuent d’apporter leur concours.
Je rends hommage à l’ami Mustapha Jmahri pour la qualité de ses travaux, l’importance de ses recherches. C’est un grand chercheur qui aime rester modeste, fidèle à ses convictions de partage et d’humanité. Il consacre la plupart de son temps à la recherche de la documentation et des personnes ressources, mobilisant son énergie, et ses moyens. Toutes mes félicitations et mes encouragements pour qu’il continue son œuvre bénéfique et positive au service d’El Jadida et du Maroc.

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