« Quand je me promène en ville, je suis obligé de me retenir d’uriner et récemment on a découvert que je souffrais d’une complication rénale probablement causée par cette situation», a raconté un jeune homme de 47 ans qui se plaint de l’absence de toilettes publiques à El-Jadida.
Il n’est pas d’ailleurs le seul à se plaindre de cette situation.
La plupart des gens qu’on a questionnés à ce propos, ont fait savoir que le Conseil de la ville n’a rien fait pour pallier ce déficit notoire en WC.
«Depuis l’Indépendance, aucun nouvel urinoir n’a été construit.», s’insurge un vieil homme. Même ceux qui existaient (11WC en 1956) ont tous été rasés. Depuis, ceux qui éprouvent un besoin d’uriner, souffrent le martyre.
La situation est beaucoup plus compliquée pour les femmes qui doivent se retenir ou se réfugier dans les toilettes des cafés, faute de pouvoir faire comme les hommes, qui se soulagent partout.
Ce comportement incivique entraîne la dégradation de l’environnement de la ville et porte atteinte à l’hygiène publique. En plus de faire attention pour ne pas marcher sur les matières fécales, les passants doivent supporter les odeurs infectes de l’urine. Aujourd’hui, uriner publiquement ne semble choquer presque personne.
La ville qui organise plus de 05 « festivals » par an: Jawhara, Malhounyat, Andalyssyat, le faucon, le philharmonique… sans parler de la semaine de l’environnement, le Salon du Cheval et ce, à coup de millions de centimes, ne possède pas une seule toilette publique.
A ce jour, aucun programme ne prévoit l’installation de nouveaux WC pour tenir la ville propre et empêcher que ces mauvaises habitudes, ne se développent davantage.
Sans nul doute, que c’est le dernier souci de Benrbiâ et encore moins de Soujda, originaires respectivement d’Oulad Hriz et Sidi Smail.Deux patelins où les vespasiennes publiques relèvent de la « science fiction ».
Si on s’exprime ainsi, c’est qu’on se demande comment ceux qui ont présidé ou qui président aux destinées de la ville, continuent encore à ignorer ce fléau, alors que dans leur discours on a souvent entendu parler d’une volonté de faire d’El-Jadida une ville moderne, propre et développée.
En attendant Godot, « le Deauville marocain » pue …et pas seulement l’urine.
Abdellah Hanbali
