Chaouen? Assila? Non, c’est tout simplement la ville d’Azemmour lors de sa première édition d’Azemm’art

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Par : Abdellah Hanbali

Cité d’art et d’histoire, la ville d’Azemmour n’a jamais cessé, pour se valoriser et valoriser sa jeunesse, d’affirmer sa vocation et son ambition de placer la culture au cœur de sa politique.

Depuis plusieurs années déjà, la ville s’illustre en faisant de sa médina l’écrin de manifestations populaires où l’exigence artistique se conjugue à la volonté d’ouverture et de dialogue entre artistes, population locale et visiteurs de tous horizons.

Depuis que Basquiat et son mentor Andy Warhol lui ont conféré les galons qu’il mérite dans les années 80, le Street Art a réussi à s’imposer sur la scène internationale comme un art à part entière, représenté aujourd’hui dans les plus prestigieuses collections et musées d’Art moderne.

Libéré de la contestation et du vandalisme auxquels il était associé à ses origines (parfois à juste titre), le Street Art fait, aujourd’hui, partie de notre quotidien. Si bien que l’on retrouve son influence en design comme dans beaucoup de disciplines artistiques.

Le mouvement lui-même s’inspire tour à tour de la calligraphie, du Manga, du Pop’art, du Hip-hop ou des technologies digitales pour mieux se réinventer et brasser des formes d’expressions multiples et souvent monumentales, à destination des publics les plus larges.

En s’ouvrant aux arts urbains, la ville d’Azemmour se fait inscrire dans la mouvance actuelle du Street Art.
La ville d’Azemmour, “la légende d’Estevanico » et par l’envie de s’exprimer au cœur d’un cadre historique unique.
Jadis, une citation assez révélatrice et indicatrice du degré civilisationnel élevé qu’avait vécu cette ville disait, « De la ville d’Azemmour au village de Fès»; elle renseigne, si besoin est, sur l’ancienneté historique véridique d’une ville qui, durant deux millénaires, restera au cœur de l’histoire de Doukkala et du Maroc.

Ville Historique. ville aux mille et mille énigmes. Le sacré et le mystique l’entourent. Azemmour, signifiant « olivier sauvage » en berbère, est une ville séculaire. Elle est un fief du Malhoune, parvenu de Tafilalt, un lit fécond des arts plastiques qu’illustrent Chaïbia, Habbouli, Al Azhar, Dibaji et d’autres. Elle allaitera le grand penseur et historien de la Méditerranée et du monde arabe Abdallah Laroui. Avec Sidi Bennour, elle tient aussi le flambeau de la « Aita » des Doukkala, en parallèle avec son homologue de Abda.
Elle rassemble également tout le prestige des arts traditionnels de Doukkala. En témoignent la tapisserie, la broderie, l’art culinaire, le tatouage au henné… Le dragon brodé en grenat, que les Marocains ne connaissent pas bien malheureusement, est un symbole d’une culture raffinée et d’un savoir-faire sans égal.
Ville riche de témoins archéologiques et architecturaux locaux et étrangers, elle porte le cachet d’une ville marocaine berbère, islamique et juive qui s’enorgueillit, aussi, de sa belle silhouette portugaise.

C’est aussi de là qu’est parti le bateau qui avait conduit le fameux Estevanico à la découverte des côtes des USA actuels.

C’est une ville qui ressemble à un tableau d’une mémoire artistique millénaire en devenir à travers l’art culinaire (Couscous et autres), l’art du henné et la finesse de la tapisserie et de la broderie que les femmes transmettent à leurs filles, symbole d’une culture raffinée et d’un savoir-faire sans égal.

C’est encore une fois un pays d’érudits et de saints immortels. Azemmour est une ville mystique éternellement gardée par Moulay Bouchaïb et Lalla Aicha al-Bahria, sous le regard lointain de Moulay Abdallah Amghar.

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