Par : Sanae. S
Je me permets d’écrire ce texte avec beaucoup d’amertume pour dénoncer un incident tragique survenu le 10 novembre 2015 à la clinique privée IBN Badis d’El Jadida, Boulevard Ibn Badis (près du supermarché Acima).
Alors que nous avons accompagné ma grand-mère en urgence ce jour là pour subir une opération suite à une légère chute survenue accidentellement chez elle, nous avons du faire face à une multitude de problèmes non-professionnels de la part du personnel de cette clinique réputée pour avoir des docteurs spécialisés dans divers domaines médicaux.
Dès notre arrivée, nous avons du transporter ma grand-mère par nos propres moyens. La clinique manquait, selon une infirmière, de personnel pour manœuvrer les patients, nous nous sommes donc chargés de transporter ma grand-mère vers le service de radiologie. La tâche m’a été donné de tenir son Baxter avec ma main droite et de maintenir son bras de ma main gauche pendant tout le temps de l’attente. Le Baxter nous a été fourni par l’ambulancier, un indépendant que nous avons du contacter car la clinique Privée ne met pas à disposition ce type de service.
Nous sommes restés 1h30 dans la salle prévue pour faire les radios, le docteur chargé d’examiner ma grand-mère avant l’opération prétendait qu’il était parti se changer car il commençait à peine son service, ce qui justifierait le temps d’attente.
Nous avons donc du, par nos propres moyen et suite à plusieurs demandes répétitives, accompagner ma grand-mère vers une chambre pour qu’elle puisse être examinée.
Deux heures plus tard, les résultats des analyses nous sont parvenus, ma grand-mère était capable de subir l’opération. Le médecin nous a dit que son état de fatigue ne lui permettait pas de subir l’opération directement, qu’elle devait attendre et se reposer, pour pouvoir la faire.
Je tiens à préciser que ma grand-mère était en parfaite santé physique avant sa chute.
Son état s’empirait de plus en plus jusqu’à ce qu’ils nous annoncent après plus de cinq heures, que la clinique n’acceptait pas d’opérer ma grand-mère étant donné qu’elle était âgée et que la clinique ne disposait pas d’assez de matériels pour pouvoir l’opérer ; que les analyses auraient délectées un problème cardiaque qui ne leur permettait pas de pouvoir prendre un risque de, ne serais-ce qu’un pour cent, selon leur politique interne.
Le médecin nous a alors cités, oralement, une liste de cliniques à Casablanca qui étaient susceptibles de pouvoir prendre ce risque. Nous devions donc nous procurer une ambulance (toujours par nos propres moyens) pour pouvoir nous y rendre. Notre deuxième choix consistait à nous rendre dans l’hôpital public Mohammed V d’El Jadida ou trouver un service de cardiologie et un service de réanimation.
Le médecin nous rassurait en nous disant que c’est une petite opération de quinze minutes sans aucun danger et que nous n’avions pas de quoi nous inquiéter, que ma grand-mère se trouvait en bonne santé, que la clinique aurait fait son possible mais qu’ils n’ont pas de service de réanimation!
Quatre heures plus tard, ma grand-mère (Paix à son âme) est décédée à l’hôpital Mohamed V, son état s’était détérioré, la cause de sa mort n’était pas liée à sa chute.
Ma grand-mère présentait plusieurs symptômes clairs selon l’hôpital Mohamed V, comment La clinique Ibn Badis a pu abandonner une patiente, nous laissant espérer et nous envoyant à 100km pour soigner une patiente qui se trouvait quasi en fin de vie ?
Dans la mesure où ma grand-mère souffrait de douleurs, qu’elle était fatiguée, que l’hôpital ne disposait pas de matériel et de service adéquats pour pouvoir assurer son opération, COMMENT ONT-ILS PU LA LAISSER SORTIR DANS CET ETAT SANS LA SOIGNER ? POURQUOI NE SE SONT-ILS PAS OCCUPES, NE SERAIT CE QUE DE SON ETAT DE FATIGUE, DE SES VOMISSEMENTS, DES PRESUMES PROBLEMES CARDIAQUES ?
S’ils prétendent que leur seule raison pour ne pas l’opérer était due au fait qu’ils n’avaient pas de service de réanimation, ils auraient au moins pu soigner son état général !!!
Toute notre famille est plongée dans une tristesse indescriptible, le choc est terrible, nous avons perdu un être très cher à nos yeux.
Je ne saurai pas vous décrire l’état dans lequel je me trouve ; mes larmes ne coulent plus ; mon cœur est profondément blessé car j’ai perdu les bras qui me donnaient du courage et qui me réconfortaient dans les moments difficiles et de doutes. L’amour que je portais pour ma grand-mère est sans nul doute ce qui m’a poussé à écrire ce document. Son beau visage est encré dans ma mémoire et j’espère qu’il le restera à tout jamais.
Je ne peux pas concevoir qu’en 2015, dans une clinique dite « Privée », qu’une institution puisse jouer avec la vie de ses patients ; qu’un manque de professionnalisme de ce genre puisse encore exister ; que la vie d’un être humain ne soit pas la priorité de ce genre d’institutions.
Je n’espère pas changer le monde médical, je veux simplement informer les personnes qui souhaiteraient sauver la vie d’un être qui leur est cher de ce qui m’est arrivé. Ce n’est pas une épreuve facile et je ne le souhaite à personne.
La décision pour une famille de choisir cette clinique est, selon ma famille, une erreur monumentale.
Si j’avais eu la chance de lire une histoire comme celle-ci, la décision de choisir clinique Ibn Badis ne m’aurait jamais effleuré l’esprit.
Inna Lillahi wa inna ilayhi Raji3oune !
Qu’Allah la comble de ses bienfaits, lui pardonne ses pêchés, la protège de la souffrance de la tombe, lui facilite les questions et lui ouvre les portes de son vaste paradis.
« Nous sommes à Allah et à lui nous retournons »