De tout temps, le Makhzen Marocain a tenu à instaurer une vie politique dont l’équilibre doit être à son avantage, pour qu’il reste maître des horloges.
Personne ne peut contester, que les Zaouïas étaient les véritables obstacles qui se dressaient contre les ambitions politiques des Alaouites.
Il a fallu presque quarante ans pour que ces derniers viennent à bout de l’opposition des Dilaïtes, et Ce n’est qu’une fois les ayant éliminés militairement, que le chemin du pouvoir est devenu grand ouvert pour Moulay Rachid. Et ce problème n’a pas été résolu pour autant, car durant tout leur règne, ils se sont confrontés au problème des Zaouïas.
Celles-ci étaient impliquées d’une façon ou d’une autre dans la crise du pouvoir, après le décès de Moulay Ismail. Elles étaient également les instigatrices de la coalition des tribus du moyen Atlas, contre Moulay Slimane, accusé de Wahabisme.
Et durant tout le 19ème siècle et le début du 20ème, ce problème n’a pas cessé de resurgir de temps à autre, y compris dans la destitution de Moulay Abdelaziz.
Conscients de ce problème, et des conséquences qui peuvent en découler, les Alaouites ont cherché à attiser les animosités entre ces institutions religieuses, sociales et politiques et s’allier avec certaines d’entre elles, en leur octroyant des concessions, et en s’acheminant véritablement vers la constitution des Zaouïas du palais. C’est le cas des Zaouias Wazzannia à ouazzane et Nassiriya à Tamagrout.
Cette politique visait la réalisation de plusieurs objectifs et constituait les relais pour le pouvoir central dans les régions excentriques, tout en évitant toute éventualité d’alliance entre elles. Elle visait aussi l’instauration d’un certain équilibre, ô combien essentiel pour la survie de la dynastie !
Et aujourd’hui, ne sommes nous pas entrain d’assister à la résurrection de cette vieille politique ?
Bien que le contexte ne soit pas le même, et par conséquent les outils aussi, et que l’adversaire est tout autre !
Rappelons nous la création, au début des années soixante, du fameux FDIC, et après le RNI, puis l’UC… Qui en était à l’origine ?
Pourquoi le Makhzen crée une nouvelle entité politique, à chaque fois?
Et le parachutage de certaines personnalités politiques, contre toute attente, à la tête de certains partis, qui en est l’artisan?
Et les rentes que tout le monde condamne ?
Et les serviteurs de l’État! « خدام الدولة » ?
Tout le monde se rappelle des prix dérisoires du mètre carré, et à Rabat s’il vous plaît, concédés à ces serviteurs, et pour des superficies dépassant les 1600m et dont la presse en a fait ses choux gras !
Parmi les bénéficiaires y figuraient, des chefs de partis politiques qui étaient censés porter le flambeau de l’opposition.
Disons pour conclure, que s’il y’a un domaine où la continuité est affirmée, c’est assurément, le domaine de la politique Makhzénienne.