Ça y est, c’est officiel. Soujda, ex. président de la commune urbaine d’El Jadida et 5 autres personnes dont son chauffeur personnel ont été reconnus coupables de malversations et de dilapidation de l’argent public et condamnés à des peines diverses par la Cour d’appel de Casablanca.
Maintenant, au-delà de l’accusation et du verdict du tribunal jugé par ailleurs clément par une frange de la population eu égard au mal causé à la commune et aux sommes colossales dilapidées, des questions continuent de se poser.
-Est-ce que l’Etat ne dispose pas de moyens pour contrôler régulièrement le rendement de si hauts responsables ?
Si la législation ne les prévoit pas, le bon sens et la nécessité doivent les dicter et les imposer.
-Faut-il attendre la fin des longs mandats pour se rendre compte des agissements malsains de certains responsables pourtant visibles à l’œil nu ?
-Et lorsque le compte bancaire d’un simple agent se gonfle subitement par centaines de millions, cela ne réveille –t- il pas les soupçons ?
Ne nécessite-t-il pas un contrôle ?
Il n’est pourtant pas nécessaire d’être hors du commun pour comprendre que ce compte est, selon de fortes probabilités, un refuge pour argent sale.
Le cas de Soujda n’est évidemment pas unique. Les médias nationaux nous rapportent régulièrement des cas de malversations, de détournements, de dilapidations constatés par la Cour des comptes du royaume.
De toute évidence, après le départ de Soujda, la commune d’El Jadida ne se porte pas mieux. La ville se dégrade sans arrêt. Est-ce par défauts de probité et de civisme, de compétences, de budgets, de moyens ou de suivi et de contrôle ?
Espérons que l’argent détourné reviendra à la commune pour réparer les dégâts subis et que les peines prononcées dissuaderont, à l’avenir, les incompétents et les malhonnêtes.
Ahmed Benhima