Certes des faits divers, plus ou moins graves, ont lieu chaque jour un peu partout dans la région. Mais ce crime odieux, qui a eu lieu à My Abdellah, non loin de l’école du centre, dans la journée du mercredi 18 août, sort de l’ordinaire.
La victime (Nabil) a rendu l’âme, purement et simplement, à cause d’une ambulance de la commune,.. en panne sèche.
En effet, suite à une querelle qui s’est déclenchée entre un épicier et un jeune homme âgé de 25 ans, dont la cause serait éventuellement liée au feu d’Aâchoura (chaâla), la discorde banale s’est vite envenimée, et l’épicier a assené un coup de poignard, au niveau du cou, au jeune Nabil, avant de se sauver, le laissant baigner dans son sang.
Des citoyens présents sur le lieu du drame, ont alerté les autorités communales pour qu’une ambulance puisse transporter d’urgence le blessé à l’hôpital provincial. Mais malheureusement, cette dernière n’était pas fonctionnelle… par manque de carburant.
Et par manque de chance, même les agents de la Protection Civile ont tardé à arriver, et les citoyens présents ont décidé d’essayer de sauver le jeune homme en le transportant à bord de la voiture personnelle de l’un des personnes ayant assisté au drame.
Malheureusement, dans cette longue attente, la victime avait perdu beaucoup de sang et a expiré son dernier souffle avant d’arriver à l’hôpital Mohammed V d’El Jadida.
Ce crime abominable, certes, remet en question les problèmes de logistique dont souffre cette commune censée être la plus riche du…Royaume, grâce à toutes les taxes qu’elle perçoit de Jorf Lasfar.
Est-il concevable qu’une commune, quelle qu’elle soit, (de plus est, celle de My Abdellah) ne dispose pas de moyens financiers pour mettre le plein à une ambulance censée être fonctionnelle 24/24, pour transporter des citoyens en situation sanitaire d’urgence ?
Ne devrait-on pas qualifier cet acte de non-assistance à personne en danger ( car que vaut une ambulance …sans carburant).
Les faits, gravissimes, sont là pour prouver, si besoin est, le manque de compétence en termes de gestion administrative et financière de la commune, doublée de l’absence de conscience professionnelle, pour ne citer que ces deux facteurs.
En attendant, c’est le citoyen qui paie de sa vie, tel ce jeune homme parti à la fleur de l’âge, l’incompétence et le laxisme de certains.
Khadija Choukaili