Les sans-abris n’ont pas besoin d’une pensée spéciale!!

pauvrete-vote

En ce temps, il circule beaucoup sur Facebook des images du genre :
« Ayez une pensée spéciale pour les sans-abris qui sont dans le froid. Partagez sur votre mur. »
On trouve le même genre pour les malades, les handicapés, les vieillards, les populations des douars enclavés; les gens qui sont seuls…
Une pensée spéciale…
Et tout le monde partage, évidemment.
Bien sûr, cela part d’un bel élan. Un élan du cœur. Un grand mouvement intérieur.
Pourtant, il faut revenir sur terre.
Partager sur Facebook, cela veut aussi parfois dire, qu’on se donne bonne conscience et qu’on ne fait strictement rien.
Partager sur Facebook, ça veut parfois dire qu’on se fait croire qu’on a fait quelque chose d’important, alors qu’on n’est qu’un voyeur-consommateur-utilisateur.
Ce n’est pas d’une pensée spéciale dont les sans-abris ont besoin. C’est de couvertures chaudes et d’endroits pour dormir et manger. Parce que les sans abris, ce ne sont pas des personnes de villages virtuels. C’est du vrai monde.
Ce n’est pas d’une pensée spéciale dont les malades ont besoin. C’est d’être accompagnés et compris dans leur maladie et encouragés par la présence des gens qui les aiment. Parce que les malades, c’est des gens en chair et en os qui souffrent et qui s’inquiètent.
Ce n’est pas d’une pensée spéciale dont les vieillards ont besoin. C’est d’être visités pauvretédans leur maison de retraite. Parce que des vieillards, ce n’est pas un concept sur le net. Ce sont de vraies personnes qui ont vécu une vraie vie et qui n’ont plus que vous, parce que leurs amis sont tous morts ou leur famille inexistante.
Ce n’est pas d’une pensée spéciale dont les handicapés ont besoin. C’est qu’on leur laisse leur place de parking, qu’on les comprenne, qu’on les aide. Parce que les handicapés, c’est des gens qui ont vraiment des difficulté pour voir, marcher,aller où ils veulent. Parce que les handicapés, ils vont dans des vrais endroits et ont besoin de vrais accès.
Ce n’est pas d’une pensée spéciale dont les gens seuls ont besoin. C’est d’avoir des gens qui les visitent, qui les invitent, qui ne les laissent pas seuls. Parce que des gens seuls, ce ne sont pas des images sur Facebook. Ce sont des vraies personnes qui se demandent s’ils ont été oubliés quelque part. Des gens qui se disent parfois: « si je meurs aujourd’hui, peut-on ne me découvrir que dans trois mois? »
Les pensées spéciales n’ont jamais rien changé concrètement à la vie des gens qui sont aux prises avec des problèmes. Parce que ce sont de vrais problèmes qui demandent de vraies solutions.
pauvrete.moutonSi vous voulez aider les sans-abris, accompagnez votre pensée spéciale d’un don à un organisme qui s’occupe d’eux.
Si vous voulez aider les personnes âgées, accompagnez votre pensée spéciale d’une visite à votre grand-mère.
Si vous voulez aider les handicapés, respectez les espaces réservés et ne vous dites pas : « je n’en ai que pour quelques minutes ».
Si vous voulez aider quelqu’un, accompagnez votre pensée spéciale d’un geste bien concret. Quelque chose qui change pour vrai les choses.
Une pensée spéciale, c’est la même chose que l’intention de téléphoner à un ami. Ça ne remplacera jamais le coup de fil réel.
Et ne vous y trompez pas. Lorsqu’il vous appellera après trois mois de silence et que vous lui répondrez : j’allais justement t’appeler, il n’y a que vous qui y croirez.
Oui, vous pouvez partager ce texte.
Mais s’il-vous-plait, ne partagez rien si vos bottines ne suivent pas vos babines!
Parce que les pensées spéciales, ça n’a jamais rien changé pour vrai.

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