Par : Abdellah Hanbali
Alliant sport et santé, amitié et aventure, tourisme et loisir, dépassements de soi et découvertes, l’ascension du Toubkal est une beauté à couper le souffle.
C’est le lieu indiqué pour déstresser, méditer, se retrouver, et laisser dame nature pénétrer chaque coin et recoin de son corps et son esprit.
Vivre l’ascension du du Toubkal c’est être en totale harmonie avec la nature : un enivrement unique.
Le randonneur est comme un enfant sur sa luge, libre et libéré de toutes contraintes, se laissant emporter vers un univers aussi ensorcelant, qu’envoûtant, à mesure qu’il monte, se dépasse, « souffre », découvre, s’enivre en attendant que le sommet de la montagne se profile à l’horizon… Tant de beauté, d’une nature marocaine, naguère méconnue… des marocains.
Dès l’apparition du sommet, et à mesure que l’on s’y approche, s’opère une métamorphose chez la majorité des randonneurs. Ils retrouvent subitement des forces, eux qui commençaient à avancer péniblement par raréfaction d’oxygène. Une apparition du sommet qui dope les corps et éveille les esprits.
Les randonneurs ont tous cette passion et cet amour de la montagne, pour dénominateur commun. Ils se partagent cette ferveur de pouvoir élaborer et re élaborer, sans jamais se lasser, les circuits à emprunter, avant chaque ascension.
Leurs univers portent des noms magiques : Gorges d’Oumlilimt, Vallée heureuse, Col Aughli… .
Ils en discutent aussi sur les moments propices pour chaque départ, de la nature de la montagne à escalader, de la région, de la météo…rien n’est laissé au hasard, une organisation quasi militaire.
La montée du Toubkal est dure, mais sa beauté et la vue panoramique que ce dernier offre, est dix fois meilleure. Tout en haut, le randonneur peut contempler aussi bien la beauté de Marrakech, que celle de Zagora, Ouarzazate…
A environ 3200m, c’est l’altitude qui marque l’extinction de la faune et la flore : bienvenue au royaume du minéral.
Des changements physiologiques s’opèrent aussi chez le randonneur : les battements du cœur s’accélèrent, l’oxygène se raréfie. Il faut marcher lentement, pieds écartés, pour éviter de se prendre les crampons dans le pantalon. La moindre blessure peut avoir de fâcheuses conséquences. Mules et muletiers deviennent votre atout, le plus précieux.
Mais avant de goûter à ce bonheur, tout nouveau venu, doit être conscient qu’une visite médicale est souhaitable, car le corps va côtoyer des altitudes de 1800m à 4068m.
Une préparation physique avant chaque départ est indispensable. Il y a un sac à dos d’une dizaine de kilos contenant eau, nourriture, tablettes de chocolat, fruits secs… à trimbaler tout au long de l’ascension. Le reste est transporté par les muletiers qui empruntent généralement des chemins plus faciles et donc plus accessibles aux mules.
Un guide est recommandé. Une trousse de médicament est nécessaire pour ne pas dire vitale. Tout en haut de la Montagne, toute aide extérieure reste difficile pour ne pas dire impossible. On ne peut compter que sur soi et sur les membres de son groupe. Des chaussures de marche, des lunettes de soleil, un gros pull, un coupe-vent, un sac de couchage…sont vivement recommandés.
Bonne évasion…
PS: la découverte des corps des deux jeunes touristes scandinaves, l’une norvégienne et l’autre danoise, risque de porter un coup dur au tourisme des montagnes et faire perdre la quiétude qui a toujours caractérisé cette montagne.