Certes, ce nouveau dispositif a été mis en place pour accompagner les autorités locales à garantir l’application des lois en vigueur, mais aussi pour intervenir afin de contraindre les citoyens à adopter des comportements civiques pour une ville plus propre, plus sûre et plus agréable à vivre.
Cependant, après trois années de son instauration, on a du mal à croire qu’une armada d’agents, nécessitant des moyens matériels et financiers énormes, opèrent quotidiennement pour faire respecter la loi, et combattre cette anarchie qui contribue à la ruralisation de la ville.
On est en mesure de faire le bilan, à vue d’œil, pour constater que l’occupation de l’espace public continue à prendre de l’ampleur. Les commerces et cafés et restaurants ne se gênent plus pour élargir leur espace d’activité, squattant les trottoirs au détriment des piétons, contraints de marcher sur la chaussée, sans parler des désagréments que subissent les habitants des alentours, où de la pollution qu’ils occasionnent.
On aurait cru qu’avec cette police administrative, les autorités seraient en mesure d’étoffer le dispositif de contrôle afin d’améliorer la qualité de vie des citoyens, et moderniser la gestion des infrastructures et de l’espace public au niveau local.
Cette police n’a malheureusement pas réussi à institutionnaliser les principes de sensibilisation et influencer, de manière positive, le comportement des citoyens et principalement celui de ces squatteurs de l’espace public qui font de la ville un grand souk quotidien où l’anarchie continue de sévir.
Espérons que les attributions, et surtout les réalisations de ce dispositif, seront réévaluées, afin de pouvoir rectifier le tir et veiller à ce que cette police administrative assure le rôle principal pour lequel elle a été instaurée..
Khadija Choukaili