Par: Chahid Ahmed
On l’appelait autrefois le monstre de la ville ou la bête hideuse qui vit aux confins d’El Jadida. Elle a été longtemps la cible des plumes les plus adroites et des mécontentements citoyens les plus acerbes, sans que toutes ces levées de boucliers puissent être en mesure de la déloger de son espace vital qui s’étend sur plusieurs hectares. Il s’agit, comme vous l’avez peut être deviné de l’ancienne décharge publique qui a longtemps représenté un véritable casse tête chinois même pour les plus audacieuses volontés de certaines autorités provinciales et autres instances élues.
Ses persécutions sur la santé des habitants et leur bien être sont devenues encore plus insoutenables lorsqu’elle a été rattrapée par l’urbanisation effrénée qu’a connue la ville au début des années 2000.
Il aura fallu attendre jusqu’en 2007, lorsque SM le ROI a procédé entre autre, au lancement d’un nouveau projet de développement relatif à l’aménagement d’un pôle urbain sur le site de l’aérodrome d’El Jadida.
Le projet en question étant d’un coût de 5 milliards de dirhams qui s’étalera sur une superficie globale de 92 hectares dont la réalisation est prévue pour cinq ans. Selon les informations du moment, le projet vise la création d’un nouveau pôle urbain intégré sur trois axes : le premier à caractère urbain liant le projet au centre-ville à travers le prolongement de l’avenue Hassan II, comportera un pôle urbain doté d’édifices administratifs, des immeubles à usage d’habitat et de service et des équipements communaux. Le deuxième axe, qui reliera le projet avec les quartiers avoisinants, comportera plusieurs complexes d’habitat dotés de lotissements, de places et équipements communaux. Quant au troisième axe qui devra relier le projet à la route menant à Sidi Bouzid, il comportera des villas, des centres sportifs et des espaces de loisirs.
La réalisation de ce projet permettra de créer un nouveau quartier administratif et alléger la pression sur la côte pour la mise en œuvre de nouvelles activités touristiques et l’aménagement de nouveaux points de liaisons entre les différents quartiers, outre l’amélioration du réseau routier et la création de nouveaux espaces de loisirs.
A noter aussi, qu’il a été question de la création d’une nouvelle décharge à la commune rurale Moulay Abdallah pour un coût global de 22,5 millions de dirhams, ce qui permettra de réduire les impacts négatifs de l’ancienne décharge située dans le périmètre urbain de la ville et transformer ce site en des espaces verts pour une enveloppe de 4,4 millions de dirhams, et ce après la collecte et l’élimination de tous les déchets et leur dépôt sous terre avant de procéder au boisement du site et à l’entretien de ses environs.
La nouvelle décharge s’étendra sur une superficie de 27 hectares avec une capacité de stockage de 1,6 million de tonnes de déchets lors de sa durée d’exploitation estimée à 15 ans, soit 107.000 tonnes par an. Elle sera dotée d’équipements sophistiqués pour le traitement des déchets selon les techniques modernes, ce qui limitera les émissions de gaz et la pollution de la nappe phréatique.
Dix ans après, où en est-on des recommandations de ce projet qui est censé nous créer une nouvelle El Jadida tournée vers l’avenir et en mesure de soulager le front de mer des encombrements des tissus administratifs tout en offrant aux citoyens et à leurs enfants l’opportunité de se décompressionner dans des espaces de verdures et de loisirs. Nous laissons la question en suspens, parce que seuls ceux qui sont concernés sont habilités à y répondre comme il se doit.
Pour revenir à notre point de départ, et qui a trait au cadavre de l’ancienne décharge publique, celle-ci, même désaffectée n’en continue pas moins à agresser le panorama des riverains.
Il parait que les éléments du projet de ce grand parc sont en cours de finalisation mais depuis le temps où cette idée couve, il y a vraiment de quoi tiquer pour une réalisation à court terme.