Jumelage El-Jadida – Sète : le trentenaire se prépare ? Mais quel trentenaire ? Et quel jumelage ?

Par : Abdellah Hanbali

Les membres du comité de jumelage sous la présidence de Youssef Zahidi, se sont, parait-il,  réunis pour dresser le programme du trentième anniversaire de ce jumelage que l’on veut fêter  avec faste.

Or l’amère réalité, c’est  que ce jumelage pour lequel on semble sortir aujourd’hui, d’une hibernation de trente ans et autour  duquel on s’est mis tout d’un coup à ululer, à cor et à cri, n’a existé en réalité que sur le papier.

Après la visite de courtoisie de part et d’autres et les noms des deux villes, donnés à des boulevards, ici et là bas, tout s’est brusquement arrêté…pendant Trente ans. Mais ce n’est pas là notre seul échec.

Historique :

En réalité, El Jadida, pareille à ses consœurs dans le pays et dans le monde, a saisi  depuis belle lurette, l’importance d’une telle ouverture. En témoigne le premier jumelage de la ville avec Arenzano (région de Gênes, Italie) en 1964 !

Depuis, toute une kyrielle de jumelages ont suivi dans les quatre coins du monde. Et c’est tout à l’honneur de notre ville.

Beaucoup de Jdidis  ignorent le nombre exact de ces villes, parfois de renommée  et avec lesquelles la capitale des Doukkala a réussi à tisser des liens sociaux et culturels : SETE et VIERZON (France), SINTRA et ALBUFERA (Portugal), MARBELLA (Espagne), ACAPULCO (Mexique), MAZAGAO (Brésil), VARENNES(Canada), TUKUMA (Etats-Unis), NABEUL (Tunisie) et YAOUNDË (Cameroun).

Douze jumelages en tout et dix pays donc, auxquels nos élus ont rendu visite, pour  parfaire ces accords.

Un grand nombre de ces jumelages a été conclu sous Feu Mohammed El Masmoudi ( ex-ministre de l’Industrie et du Commerce) et Feu El Kadiri, deux ex-présidents de notre Conseil Municipal  qui ont cherché, à faire profiter cette ville, de leurs contacts personnels et de leurs réseaux diplomatiques respectifs.

Or ce que les habitants d’El-Jadida ont du mal à comprendre, c’est qu’à chaque jumelage, une fois que  d’énormes sommes sont dépensées en voyages et autres « corvées », plus rien ne se passe, comme si la concrétisation d’un jumelage, est une fin en soi.

Or le jumelage, c’est un travail de longue haleine ayant pour  finalité, un décollage culturel et socio-économique de sa commune.

Réaliser des jumelages avec des villes, aux quatre coins du monde, est en soi, une excellente initiative lorsqu’on a un plan préétabli, une vision claire, des élus  en mesure de mener à bien ces missions ; des cadres compétents et capables de réaliser les études nécessaires et les projets dont la ville à besoin…El-Jadida, ville aux douze jumelages !!! Mais à part deux ou trois noms donnés à certaines avenues, qu’en reste-t-il encore,  pour nous le rappeler ?

Des noms d’avenues qui tels des stigmates, des plaies toujours ouvertes et des témoignages douloureux de l’histoire,  sur tant de gaspillage et d’incompétence de nos élus.

Douze jumelages pour douze fiascos, difficile de faire pire.

51 ans après le premier jumelage, que reste-t-il des volets interculturels, que l’on voulait bâtir avec « l’Autre » et de cette compréhension mutuelle inter-citoyens capable de faire respecter et célébrer la diversité culturelle et linguistique, tout en contribuant au dialogue didactique.

Que reste-t-il de ce rapprochement des individus, pour qu’ils partagent et échangent leurs expériences, leurs opinions et leurs valeurs, tirant des enseignements de l’Histoire et s’ouvrant à la construction de l’avenir ?

Que reste-t-il de cette contribution à un dialogue instructif capable de mettre en évidence une grande action en vue d’impliquer les habitants directement à travers les activités de jumelage de villes ainsi que des projets citoyens ?

Où sont nos mesures de soutien pour l’échange des meilleures pratiques, pour la mise en commun des expériences des parties prenantes au niveau local et régional et pour l’acquisition de nouvelles compétences, par exemple, à travers des formations ?

Combien de projets lancés par des organisations de la société civile au niveau local ou régional ont été soutenus grâce à nos divers jumelages ?

Combien d’événements à haute visibilité, tels que la commémoration d’événements historiques, des manifestations artistiques, la distribution de prix, destinée à mettre l’accent sur des accomplissements majeurs, ou encore des conférences d’une grande portée ont-ils été soutenus ?

Combien d’études, d’enquêtes, de sondages d’opinion ont été effectués grâce à ces associations ?

Alors pourquoi tous ces jumelages, si les Hommes capables de les mener à bien…font défaut ?

Et pourquoi toutes ces fêtes, ces fastes et ces fiestas…payées par l’argent du contribuable et dont une poignée de parvenus et leurs proches, s’y accrochent parce qu’ils en profitent.

Wa 3i9 a chafi9 (à bon entendeur…)

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