Hymne à la vie!

hymne

Par : Hasnaa KADIRI

Emportée par la routine quotidienne et partagée entre le devoir familial et professionnel, la personne sort de sa stupeur au son feutré du médecin de famille qui examine les résultats d’une radiographie et des analyses sanguins. Un examen médical, qui semblait être banal au départ, se traduit en un cauchemar! Le verdict tombe rudement. Sans appel : il s’agit d’un cancer!

Si le premier C du cancer exige le courage du malade, le A, quant à lui, fait appel à l’aide, le N pour sa part rappelle la nostalgie du bien-être et du bien-paraître, le deuxième C conduit à la crainte du futur, le E supplie les autres d’être empathiques pour qu’enfin le R final invite au rêve… Rêve de ne pas mourir, rêve de guérir, rêve de grandir…Un R tout aussi synonyme de ressaisissement pour affronter ce rouleau compresseur qu’est la vie…

Le sentiment de se voir coincée dans une maladie qu’on dit cruelle, sans issues ou avec une issue à séquelles, rend de glace la personne. Le courage d’y faire face n’est pas à la portée de tout le monde. Le stoïcisme est une valeur qu’on acquiert au gré des épreuves de la vie. Dans chaque famille, le « monstre », comme disait une tante, torture et finit par emporter quelqu’un. Le courage, où le trouver? Le père Noël ne le ramène pas dans son traîneau ni la bonne fée grâce à sa baguette magique!

Le C aurait pu être le combat contre la maladie, le combat d’aller chercher le courage quelque part. Or, comme dit Nelson Mandela : « j’ai appris que le courage n’est pas l’absence de peur, mais la capacité de la vaincre ». Le C alors du courage n’est que le C de la capacité de vaincre la peur du monstre!

SOS! À l’aide! Cri qui ne sort point de la bouche de la personne, car coincé au fond de la gorge séchée par la rudesse de la nouvelle et la crainte de l’inconnu monstrueux. Adulé Dieu que m’arrive-t-il? Le refuge dans la foi soulage la personne et ouvre pour elle une petite fenêtre où jaillit une lumière ombrée encore par la nostalgie du passé.

Dans la tête de la personne, les mots de la chanson « Nostalgie » de Guy Marchand dansent le tango! N.N.N.N…Pour enfin qu’elle se dise fermement : « Non, non à la crainte du monstre, non à la nostalgie du passé, oui au combat car j’ai l’aide de mon créateur! »

Belle parlote quand la personne est lucide et analytique, mais quand la souffrance l’habite des jours et des jours, elle perd ses repères. Le cycle infernal de la crainte la fait tourner sur elle-même rendant impossible l’alignement logique d’une pensée, la personne perd le C du courage et le OU d’oubli, car la rage qui reste l’emporte sur les rivages du désespoir pour la replonger dans la nostalgie, la nostalgie d’une époque saine.

Pitié, ayez de l’empathie! Ne jugez point un être affaibli mentalement et physiquement par la maladie! Sachez que la personne fait face avec courage au monstre qui l’habite, à l’indicible qui obsède ses pensées, s’empoisonne pour le contaminer et pour le tuer, et ce aux dépens de son bien-être et de son bien paraître. L’empathie du regard et du sourire donne le E qui manquait à la personne, celui de l’espoir qui plonge dans le rêve.

Entre le rêve et la réalité, le R du rétablissement ramène les signes de l’espoir et le R de revivre …

Comme lui disait un compagnon de fortune, étalé sur le lit blanc de l’hôpital à coté : « ce qui ne tue pas fait grandir »! Pas d’âge, mais dans la noblesse des sentiments, dans la reconnaissance à son créateur, dans l’empathie envers les autres, dans la joie de vivre. Hymne à la vie!

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