Pendant qu’il attendait qu’on daigne enfin « prendre soin de lui », un homme a rendu l’âme, en attendant » son tour ».
Si au moins un médecin ou un infirmier avait fait son possible pour le sauver et perdu le combat, on aurait pu se faire une raison et être compréhensif.
Mais mourir seul, sur un banc froid, sans personne pour vous tenir au moins la main, est chose totalement inadmissible.
Mais au- delà de ce décès, on est en droit de se poser la question sur ce qui fait que nos hôpitaux publics semblent plus que jamais, toucher le fond.
Est- ce la faute à un staff médical débordé?
Un matériel insuffisant, vétuste et rarement performant?
Le clientélisme? Le copinage? La corruption?…
Très certainement, un peu de tous ces facteurs à la fois.
Comment alors, tacler ces maux qui rongent et menacent l’avenir de notre société et interpellent toutes les consciences vives, tout en rappelant que nous devons d’abord investir dans « l’Humain »? Car il n’y a de salut que de ce côté-là. Et sans investissement dans l’Humain, aucune politique ne peut aboutir. Un Homme bien soigné et donc productif, conscient de sa valeur et de son rôle majeur de citoyen déterminant dans l’élaboration de la richesse et de la stabilité de la nation. Un Homme situé au centre de toutes les politiques et qui doit être l’objectif ultime de toutes les démarches officielles qui feront aboutir à son instruction et l’aider à se reconstruire pour enfin trouver sa voie. Un homme qui doit retrouver son humanité et sa dignité, et pris en main pour se faire une place dans la société. Or nous constatons, non sans amertume, que cet Homme qui doit être le centre de nos préoccupations et notre première richesse, continue à être, mal soigné, négligé, marginalisé, méprisé, sous-alimenté et sous-payé.
Que pouvons- nous attendre alors, d’un être piétiné, sous-estimé, asocial et se sentant mal dans sa peau ?
Négligez un élément de l’équation et c’est tout l’édifice, toute la politique, tous les efforts accomplis qui se rétrécissent progressivement, jusqu’à l’anéantissement et l’échec total. Or c’est malheureusement le phénomène auquel nous assistons, impuissants, depuis des décennies.
Il faut dire qu’au- delà de ce triste décès, nous avons besoin d’une autre mentalité et d’une autre approche dans le domaine, loin de toute démagogie et de toute philanthropie hypocrite et dangereuse.
L’investissement dans l’Humain reste l’option gagnante pour faire évoluer la société.
Négliger l’éducation et la santé des ( citoyens?), c’est tout simplement, négliger l’Humain.
Abdellah Hanbali
