Dans le cadre de l’Histoire totale ou globale instaurée par l’école des Annales, l’Histoire s’est ouverte sur les autres sciences humaines. Celles-ci ont trouvé, dans cette orientation, un tremplin qui ne pourrait qu’être bénéfique pour propulser leurs matières, vers des destinées prometteuses. C’est le cas de la démographie, qui pour donner une certaine profondeur à ses recherches, et disposer de la densité de la matière, s’est tournée vers l’Histoire, pour entamer l’ébauche d’une consolidation des premières lois démographiques. Ainsi nait l’Histoire démographique.
Cette ambition ne s’est pas limitée à la démographie, elle s’est étendue à la sociologie, qui a vu dans l’Histoire, un allié incontournable, pour aspirer arriver à certaines lois sociologiques. L’Histoire, à son tour, dans sa quête de globalité, a trouvé dans cette alliance, une nouvelle piste de recherche. Ainsi nait donc, l’Histoire sociale. Dès lors, une question se pose. Comment peut-on différencier l’une de l’autre ? Cette recherche de différenciation nous impose d’abord, de présenter l’Histoire sociale.
On ne peut trouver mieux, pour définir l’Histoire sociale, qu’un des grands spécialistes de cette dernière, Georges Duby. On lit dans un passage, tiré de son précieux ouvrage » Histoire sociale et idéologie des sociétés « traduit en arabe, pour des motifs d’utilisation en enseignement, et retraduit une seconde fois, d’arabe en français, pour non disponibilité du texte original.
يرتكز التاريخ الاجتماعي،بكل تاكيد، على تحليل البنيات المادية. ان تنظيم المجموعات،العشائر، الجمعيات،الطوائف، طبيعة و قوة العلاقات التي تجمعها،وضعية الافراد ضمن شبكة العلاقات،موقعهم ضمن تراتب الهرم الاجتماعي المعقد. كل هذا،لا يمكن ان يسلط عليه الضوء، الا اذا تم تم التجميع المسبق لكل المؤشرات التي تمكن من اعادة بناء مكونات المجال الذي استغله الانسان،ادراك اتجاه مختلف الحركات التي حددت تطور التعمير،التعرف على مستوى تقنيات الانتاج والمواصلات،فهم طريقة توزيع العمل، الارباح،واستعمال الفائض. ان تطور البحث التاريخي في العقود الثلاثة الاخيرة في مجالات الاقتصاد والديمغرافيا والبيئة قد انعش التاريخ الاجتماعي، غير ان استمرار هذا الانتعاش يقتضي طرح اسئلة جديدة، اعادة قراءة الوثائق القديمة،البحث عن وثائق جديدة، والتنقيب عن مجالات جديدة للبحث.
ان فهم تنظيم المجتمعات،والقوى المحركة لها يقتضي اعطاء نفس الاهتمام للظاهرات العقلية التي يوازي دورها دور الظواهر الاقتصادية والديموغرافية،ذلك ان ما يحدد سلوك الانسان ليس وضعه الاجتماعي الحقيقي، وانما الصورة التي يكونها عنه والتي لا تعكسه تماما. ان الاشخاص يحاولون مطابقة سلوكهم لنماذج ثقافية سائدة لا تتوافق دائما، وعلى مر التطور التاريخي،مع الاوضاع المادية.
L’objet de l’Histoire sociale est certainement l’analyse des structures matérielles. L’organisation des groupes, des ethnies, des associations, la nature de leurs relations, la situation des individus au sein de ces relations, leurs positions dans la hiérarchie sociale complexe. Tout ceci, ne peut être mis au clair, que par le biais d’une compilation des indicateurs, qui nous permettent de reconstruire les éléments constitutifs de l’espace, exploités par l’homme, de comprendre les migrations qui ont déterminé l’urbanisation, saisir le niveau des techniques de production, de communication, le mode de répartition du travail, des profits, et l’utilisation de ce dernier. Le progrès de la recherche Historique, durant les trois dernières décennies, dans les domaines de l’économie, la démographie ainsi que l’environnement a favorisé le développement de l’Histoire sociale. Pour conserver cet élan, celle-ci, doit poser d’autres problématiques, chercher de nouveaux documents, et relire les anciens.
Pour comprendre l’organisation sociale, et les forces qui déterminent cette organisation, il faut accorder la même importance aux mentalités.
En effet, le comportement de l’individu n’est pas déterminé par sa situation sociale réelle, mais par la représentation qu’il en fait. Les individus tendent à conformer leurs comportements à certains modèles culturels, qui ne reflètent pas toujours, leurs situations sociales.
Quels sont les enseignements à tirer de ce texte?
On va se contenter de quelques uns, qui concernent notre sujet.
Le texte nous relate les données dont se compose l’Histoire sociale, il s’agit d’abord des données économiques, puis démographiques environnementales, et mentales .ceci confirme la tendance globalisante de l’Histoire, sous l’égide de l’école des Annales.
Si on consulte les thèmes qui ont constitué le centre d’intérêt de la première génération des Historiens des Annales, l’Histoire des idéologies et des mentalités ne figurait pas parmi les sujets de leur préoccupation, ce qui montre qu’on est devant une deuxième génération de cette école , qui considère que l’Histoire des mentalités est aussi importante que l’Histoire économique et démographique.
On constate donc, que les thèmes dont s’occupe l’Histoire sociale, s’apparentent à ceux de la sociologie. La similitude des champs de travail a poussé l’Histoire sociale à emprunter certains termes à la sociologie, mais, il y’a tout de même, une différence notable qui les sépare. Car, si la sociologie tend à déduire de ses champs d’étude des lois sociologiques, l’Histoire sociale, elle, ne prétend pas aspirer à cet objectif, elle essaie de dépasser l’événementiel pour étudier l’infrastructure et la superstructure, si on emprunte, la terminologie du Marxime, dont elle en a pleinement profité.